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DOSSIER (avec les comptes-rendus des dossiers des élèves) : Fantasio de Musset au Théâtre Le Ranelagh les 18 et 20 septembre 2007
« Et vous les jeunes, vous êtes-vous reconnus ? » (question posée par Stéphanie Tesson, metteur en scène de Fantasio aux élèves de l'ENC au cours du débat qui a suivi chaque représentation)
Afin d'engager un échange amical entre spectateurs et (pourquoi pas ?) un dialogue avec les artistes et les responsables de théâtre, envoyez vos impressions et critiques (constructives) sur les spectacles que vous avez vus à cette adresse afin que vos articles puissent être mis en ligne à la rubrique COURRIER DES SPECTATEURS DE l'ENC : loquet.blomet@hotmail.fr
cf. LE DEBAT DE LA TROUPE DE FANTASIO AVEC LES ELEVES
Fantasio, Musset, 1833 : une pièce de jeunesse, l'année de 2 pièces importantes : Les Caprices de Marianne et Lorenzaccio. Entre les deux, Fantasio : Musset a 22 ans.
Fantasio, une fantaisie, un intermezzo? un intermède facétieux ?
Fantasio : un héros ou un bouffon? un autoportrait de l'auteur en poète et en bouffon?
“Non, il n'est pas un prince déguisé en bouffon, mais “un bourgeois de Munich”, passible, qui plus est, de la prison pour dettes et poursuivi par ses créanciers [...] Une absence, pour finir, qui résume tout ce qui vient de se passer sur le théâtre: l'absence définitive de héros pour conclure une évanescence de la pièce. Elsbeth laisse la porte ouverte, et Fantasio s'esquive, s'efface, disparaît on ne sait trop où.”(préface de Fantasio, Frank Lestringant)
Fantasio de Musset au Théâtre Le Ranelagh les 18 et 20 septembre 2007 (durée du spectacle : 1 h 30)
Décor : un jardin, un palais, une prison.
Personnages : un prince, une princesse, un bouffon.
8 comédiens, 2 metteurs en scène.
Une aventure de troupe (2 ans sur les routes de France).
Au théâtre le Ranelagh : “le bois résonne” (visites organisées une heure avant les spectacles : origine, histoire du théâtre et du quartier).
“L'ironie dans Fantasio n'a pas le dernier mot. La pièce ouvre aussi bien sur son contraire, l'esprit d'enfance et une indéfectible propension à l'émerveillement. C'est alors à se demander si le sarcasme n'est pas appelé à tempérer ce songe fragile, et à prévenir la désillusion du réveil. L'ironie, ce serait en définitive, le moyen de consoler en chaque adulte l'enfant qui continue de sommeiller et de rêver en lui.
-- Alors Fantasio, une “comédie” comme l'indique le sous-titre ? En fait, une “illusion comique”, sur le modèle de Corneille, c'est-à-dire une réflexion sur le théâtre, mais repeinte aux couleurs d'un romantisme narquois et transfigurée par la magie conjuguée de Shakespeare, de Galland et d'Hoffmann. D'où l'état d'apesanteur où baigne la pièce : plutôt même qu'une illusion comique, une illusion magique. Il n'y a pas trop de la magie pour rendre supportable le désenchantement du monde.” Frank Lestringant, préface de Fantasio (Folio Théâtre)
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DOSSIER DE PRESSE :
DOSSIER DE PRESSE du Théâtre Le Ranelagh
Fantasio, Musset du 17 septembre au 17 novembre au Théâtre Le Ranelagh.
avec Nicolas VAUDE, Sarah CAPONY, Jean-Michel KINDT, Maxime LOMBARD, Frédéric LONGBOIS, Olivier FOUBERT, Mathias MARECHAL, Sébastien PEPIN.
Mise en scène de Stéphanie TESSON assistée de Charlotte RONDELEZ.
Lumières : Philippe MATHIEU – Costumes : Angéla SERALINE.
Décor : Olivier BALAIS.
Maquillages : Stéphanie AZNAREZ.
Musiques : Frédéric OZANNE.
Pris par le mal du siècle, Fantasio, dandy passé maître dans l'art de l'oisiveté, se débat contre la morne réalité qui l'environne. Pour échapper à sa lassitude et à ses créanciers, il s'engage comme bouffon à la cour de Bavière, où se prépare le mariage politique de la princesse Elsbeth avec le prince de Mantoue...
Fantasio, un nom frère de de la « Fantaisie », cette fée si chère aux âmes avides d'une autre réalité, celle que sait encore nous offrir le théâtre.
Une réalité composée de légèreté, d'humour et de poésie et reposant sur le seul principe de liberté. Fantasio est un puzzle composé de pièces multiples, un habit d'Arlequin taillé dans l'étoffe d'une imagination prodigue, un étrange objet, rarement porté à la scène.
Ce frère effronté de Musset parle un langage qui ressemble beaucoup à celui de nos jeunes générations : à l'aube d'un siècle nouveau, il se sent l'héritier usé d'une Histoire lourde, en même temps que le détenteur d'un avenir incertain.
« Le spectacle dans sa simplicité nous donne à entendre le désespoir d'un homme qui travestit son chagrin en fantaisie.[...] Nicolas Vaude, étrange, insolent, vif, nous convainc dans le rire comme dans le chagrin [...] On sent un esprit libre qui livre ses quatre vérités et dont le persiflage vise juste ». LE FIGARO
« Dans cette ronde de marionnettes qu'est le monde, il faut apprendre à être soi, nous souffle Musset. Et sur cette scène qu'est le théâtre, tous les acteurs sont formidables. A commencer par Nicolas Vaude (dans Fantasio, un double de l'auteur?), vif-argent et insolent comme Musset devait l'être) ». OUEST-FRANCE
« Une mise en scène discrète qui laisse toute la place au jeu des acteurs et à la lumière. Nicolas Vaude excelle dans l' interprétation de ce personnage d'Alfred de Musset totalement affranchi... L'immense liberté de Fantasio nous donne l'illusion, le temps d'une représentation théâtrale, qu'on peut s'inventer un autre monde, incoryablement léger. Tout cela est joliment porté par les comédiens, tous talentueux. » L'ALSACE
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LECTURE DE LA PIECE DE MUSSET : préface de Frank Lestringant (Folio Théâtre)
Fantasio, Musset, 1833 : une pièce de jeunesse, l'année de 2 pièces importantes de Musset : Les Caprices de Marianne et Lorenzaccio. Entre les deux, Fantasio : Musset a 22 ans.
“Fantasio, une fantaisie, Un intermezzo? Un divertissement entre deux pièces plus graves, à l'issue sanglante, Les Caprices de Marianne et Lorenzaccio, fruits de cette même année 1833, la plus féconde de toutes celles de Musset, l'annus mirabilis d'un poète prodige alors âgé de vingt-deux ans ? De l'intermède facétieux Fantasio a le titre, le ton de légèreté et de féerie, l'intrigue tout juste ébauchée. Ce qui frappe à première vue, en effet, c'est la déconcertante facilité, l'apparence de gratuité et le goût du nonsense : Fantasio, un simple “bourgeois de Munich” vaguement bohême et légèrement débauché, en proie, de surcroît, à une insondable mélancolie, est menacé de la prison pour dettes. Dans le même temps la princesse Elsbeth, fille du Roi de Bavière, est fiancée au Prince de Mantoue, un imbécile couronné. Ainsi le veulent la raison d'Etat et le maintien de la paix entre les peuples. Sur ces entrefaites, Saint-Jean, le bouffon du Roi, qui vient de mourir, est porté en terre. Par désoeuvrement et aussi pour échapper à ses créanciers, Fantasio, sur un coup de tête, décide de prendre sa place...”
Fantasio : un héros ou un bouffon? un autoportrait de l'auteur en poète et en bouffon?
“Qu'on ne s'y trompe pas pourtant : la fantaisie de Fantasio a aussi un sens plus sombre. Le paysage de fantaisie de cette Bavière d'opérette n'empêche ni le chagrin ni le mal de vivre. Funambule et bouffon, le héros déchaîne toutes les puissances de l'imagination, cette Fantasie hoffmanienne qui donne sur les régions les plus inquiétantes de l'âme et qui a toutes les apparences de la folie. Du reste, son soliloque presque ininterrompu, quelque spirituel et gracieux qu'il soit, révèle un étrange et douloureux autisme. Fantasio, en vérité, témoigne d'une crise à la fois personnelle et collective. En ce sens, c'est la première pièce politique de Musset, juste avant Lorenzaccio composé dans les mêmes mois d'été et d'automne 1833. [...] De fait, Fantasio s'inspire de l'actualité politique la plus brûlante. La princesse aux yeux bleus de Fantasio, promis au stupide prince de Mantoue, a pour modèle, comme Gustave Lanson l'a montré*, Louise-Marie d'Orléans, fille aînée du roi Louis-Philippe, qui épousa le 9 août 1832, à l'âge de vingt ans, le roi des Belges, Léopold Ier de Saxe-Cobourg, un quadragénaire flegmatique et guindé. Louise avait versé de justes larmes et Louis-Philippe, en père compatissant, lui avait proposé de rompre le mariage, mais la raison d'Etat l'avait emporté. Louise quittait à regret la France, mais elle joua par la suite très dignement son rôle et fut une reine très aimée de son peuple.
* Gustave Lanson, “Mariage de princesse”, Revue de Paris, 1er mars 1913, p. 32-46.
[...]
On a supposé un commencement d'idylle entre Alfred de Musset et la princesse Louise. Louise avait dix-neuf ans, Alfred vingt. Le bon écart. Condisciple au collège Henri-IV de Ferdinand-Philippe, fils aîné de Louis-Philippe et futur duc d'Orléans, Musset se trouva tout naturellement introduit dans la famille royale. Il était invité les jours de congé au château de Neuilly, ou dans les salons du Palais-Royal. Les adolescents jouaient aux barres, mais Musset préférait la danse, aux bras des princesses Louise et Marie, sa soeur cadette. A cette inclination demeurée platonique se rattacheraient, dans l'oeuvre de Musset, le “Sonnet à Madame XXX” commençant par le vers “Jeune ange aux doux regards, à la douce parole”, une tirade de la jeune Ninon dans la comédie A quoi rêvent les junes filles, le Roman par lettres, La Quittance du Diable, La Nuit vénitienne et bien sûr Fantasio.
Politique, Fantasio ne l'est pas seulement par les circonstances, mais aussi par l'action et la conclusion. Cynique, impur, souillé, le héros parvient à se racheter et à se justifier par un acte, tout à la fois chevaleresque et dérisoire. Du même coup, comme l'a noté Henri Lefebvre, il passe d'un extrême à l'autre, de l'obscurité à la lumière, de l'abjection à l'héroïsme et du mensonge à la vérité. “Ce sont déjà les contenus et les thèmes de Lorenzaccio, sous le masque de la boufonnerie lyrique, et avec légèreté, fantaisie.”* Ajoutons toutefois ici et là une même conclusion pessimiste. L'engagement de Lorenzaccio en faveur de la cause républicaine signe son propre arrêt de mort et n'aboutit qu'à établir une autre tyrannie. Celui de Fantasio réussit sans doute au-delà de toute espérance : il met en fuite le prétendant ridicule et sauve l'innocente victime. Ou comme il le dit lui-même en termes cavaliers : “ainsi la princesse reste fille, du moins pour cette fois.” (II, 7) Mais le prix à payer est lourd : la guerre est déclarée, et la liberté d'une jeune femme compense mal les souffrances prévisibles de tout un peuple, voire de deux peuples affrontés pour un motif des plus futiles, le vol d'une perruque au bout d'un hameçon. On ne saurait mieux dire le scepticisme de l'auteur”...
*Henri Lefebvre, Alfred de Musset dramaturge, Paris, L'Arche, 1955.
Fantasio : un héros ou un bouffon? un autoportrait de l'auteur en poète et en bouffon?
“Non, il n'est pas un prince déguisé en bouffon, mais “un bourgeois de Munich”, passible, qui plus est, de la prison pour dettes et poursuivi par ses créanciers [...] Une absence, pour finir, qui résume tout ce qui vient de se passer sur le théâtre: l'absence définitive de héros pour conclure une évanescence de la pièce. Elsbeth laisse la porte ouverte, et Fantasio s'esquive, s'efface, disparaît on ne sait trop où.”
“L'ironie dans Fantasio n'a pas le dernier mot. La pièce ouvre aussi bien sur son contraire, l'esprit d'enfance et une indéfectible propension à l'émerveillement. C'est alors à se demander si le sarcasme n'est pas appelé à tempérer ce songe fragile, et à prévenir la désillusion du réveil. L'ironie, ce serait en définitive, le moyen de consoler en chaque adulte l'enfant qui continue de sommeiller et de rêver en lui.
-- Alors Fantasio, une “comédie” comme l'indique le sous-titre ? En fait, une “illusion comique”, sur le modèle de Corneille, c'est-à-dire une réflexion su le théâtre, mais repeinte aux couleurs d'un romantisme narquois et transfigurée par la magie conjuguée de Shakespeare, de Galland et d'Hoffmann. D'où l'état d'apesanteur où baigne la pièce : plutôt même qu'une illusion comique, une illusion magique. Il n'y a pas trop de la magie pour rendre supportable le désenchantement du monde.”
Frank Lestringant, préface de Fantasio (Folio Théâtre)
En ligne prochainement : les comptes-rendus des conférences du lundi au Ranelagh sur Musset et Fantasio
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COURRIER DU SPECTATEUR : « Et vous les jeunes, vous êtes-vous reconnus ? » (question posée par Stéphanie Tesson aux élèves de l'ENC )
Afin d'engager un échange amical entre spectateurs et (pourquoi pas ?) un dialogue avec les artistes et les responsables de théâtre, envoyez vos impressions et critiques (constructives) sur les spectacles que vous avez vus à cette adresse afin que vos articles puissent être mis en ligne à la rubrique COURRIER DES SPECTATEURS DE l'ENC : loquet.blomet@hotmail.fr
Fantasio de Musset, dans une mise en scène de Stéphanie TESSON, en ce début de saison théâtrale, ce n'était pas un hasard...
Ces voeux et ce premier spectacle dédiés à la magie du théâtre et à la jeunesse pour qu'elle garde en mémoire ce « petit prince » de l'imaginaire incarné par Nicolas VAUDE qui, à l'aube du siècle romantique, « se sent l'héritier usé d'une Histoire lourde, en même temps que le détenteur d'un avenir incertain » !
"c'est l'histoire du siècle entier", Fantasio, Musset (Spark, Acte I, scène 2).
« Ce frère effronté de Musset parle un langage qui ressemble beaucoup à celui de nos jeunes générations : à l'aube d'un siècle nouveau, il se sent l'héritier usé d'une Histoire lourde, en même temps que le détenteur d'un avenir incertain » (le dossier de presse du Théâtre Le Ranelagh )
LE DEBAT DE LA TROUPE DE FANTASIO AVEC LES ELEVES :
Avez-vous le trac ? Comment vaincre le trac ?
Comment vous êtes-vous préparés à cette représentation de la pièce de Musset ?
Avez-vous senti une évolution dans votre jeu au fil des représentations ?
Comment l’idée de faire interpréter deux personnages différents (le roi et la gouvernante) par le même comédien vous est-elle venue ?
N’est-il pas difficile pour vous d’être la seule femme ? (question posée à Sarah CAPONY: Elsbeth, la jeune première)
Où trouvez-vous cette colère ? (question posée à Frédéric LONGBOIS, le Prince de Mantoue)
Une synthèse des premières réactions des élèves de classes de 1ères et des Options Théâtre qui ont beaucoup apprécié le spectacle : ils ont été particulièrement sensibles au charme du théâtre « à la française », à l’accueil qui leur a été réservé, à la qualité du spectacle et à la disponibilité du metteur en scène et des comédiens qui les ont invités à débattre avec eux à la fin de chaque représentation.
« J'ai aimé » :
"Car l'histoire nous concerne nous les jeunes : Fantasio se pose des questions sur sa vie, sur sa place dans la société".
Le fait de pouvoir rester discuter avec les acteurs était une très bonne idée, j'ai trouvé cela intéressant.
Un très beau texte, bien interprété.
« J'ai bien aimé cette pièce, le texte, profond et à la fois parfois comique. De plus, la mise en scène était remarquable, le décor complet et vivant, les costumes très travaillés, les acteurs très impliqués. »
« Le metteur en scène a rendu la pièce intemporelle. Les acteurs sont vivants et donnent beaucoup de personnalité aux personnages. De plus, le texte est très beau. »
« L'histoire de la pièce, simple et drôle. L'implication des acteurs dans leurs propres rôles, magnifiquement joués. »
La mise en scène, le jeu des acteurs, l'histoire. J'ai trouvé que le rôle de Fantasio était très bien joué, vivant, amusant. L'ensemble de la pièce est très bien et le dénouement inattendu. J'ai aimé aussi le fait que les acteurs, au début, passent au milieu des spectateurs, par les entrées et les sorties.
"Le texte dans son ensemble (moins les envolées romantiques, le "mal du siècle" de Fantasio), c'est-à-dire les descriptions recherchées ("visage voilé de mélancolie"), le jeu des acteurs, la diction était bonne, l son de la voix assez fort, les expressions de visage, les "mimiques" très justes et amusantes, juste ce qu'il faut, le décor, bien, pas trop chargé mais suffisamment explicatif (sauf la quasi-totale présence du cercueil sur scène)."
Bons acteurs (voix forte, pas d'oubli de texte apparent).
J'ai aimé le théâtre: une acoustique remarquable, des bois sculptés, un lieu enchanteur. J'ai aimé Fantasio, l'interprétation du personnage, les jeux de lumières...
La complicité entre les acteurs, dans leur jeu, ce qui rend la pièce conviviale.
Le texte beau, surtout lorsque Fantasio échange ses pensées avec un ami au début de la pièce puis également l'humour lors des dialogues entre Fantasio et la princesse. Fantasio était juste, émouvant et drôle.
« plongé dans un abîme de perplexité » : je connaissais cette réplique depuis longtemps mais je n'aurais pas su dire de quelle pièce elle était tirée.
Les vers de l'ami de Fantasio et la récitation du « clocher jauni avec la lune comme un point sur un i ».
Je me suis sentie privilégiée de pouvoir voir cette belle pièce prendre vie.
Parce qu'elle était assez drôle.
Les mimiques de Fantasio, ses expressions. Les dialogues n'étaient pas trop compliqués et très compréhensibles.
Les acteurs jouaient très bien, même très bien pour Fantasio, le roi qui est la bonne et Spark.
Les acteurs étaient merveilleux.
Les rôles sont très bien distribués et tous très bien interprétés. Le fait de les faire passer par la salle crée une complicité avec nous.
La manière dont jouait Nicolas Vaude.
Nicolas Vaude m'a fait beaucoup rire.
Car j'ai été très touchée par le jeu de scène de Nicolas Vaude dans le rôle de Fantasio.
Un homme joue la gouvernante: c'était original et amusant.
La mélancolie de la princesse, qui se comprend parfaitement à l'aube de son mariage forcé.
Le lieu : le théâtre du Ranelagh (une ambiance chaleureuse).
Le théâtre était très accueillant, très convivial.
Le théâtre est magnifique et très bien meublé.
Nous étions très bien placés, ce qui m'a permis de très bien voir la scène.
J'ai beaucoup aimé le théâtre, la salle et le foyer étaient très agréables.
La salle n'est pas très grande et je trouve cela beaucoup mieux.
Les costumes étaient beaux et bien d'époque.
Costumes très beaux ( manteau du roi, robes de la princesse).
Décor assez original (petite grille pour représenter la prison).
Les anachronismes de la mise en scène.
Un arbre pour principal décor.
Le décor pour enclencher et clôturer la pièce : cet arbre âgé, ses racines et ses recoins ; les personnages se nichent à son pied, pour se cacher, pleurer ou méditer; la fause brume derrière ce même arbre.
« J'ai aimé la mise en scène, les décors, les personnages et les dialogues. De plus, la salle était très belle et agréable. Il y avait une bonne ambiance. J'ai beaucoup apprécié les personnages car la majorité étaient jeunes et interprétés par des acteurs jeunes. De plus, le texte de Musset est très facile à comprendre et mêlait tragique et comique. Les acteurs adoptaient un bon rythme dans l'émission de leurs répliques. J'ai trouvé que l'acteur qui jouait Fantasio le rendait attachant.»
« Cette sortie théâtrale m'a été très enrichissante. Ca a été pour moi un baptême, je n'avais encore jamais lu ou entendu la moindre création d'Alfred de Musset. La mise en scène m'a réellement plu, avec des acteurs dynamiques et faisant preuve d'un certain talent. J'ai trouvé la double fonction de certains personnages très originale. Etant au dernier rang, j'ai eu l'impression d'être plongé dans l'histoire, d'être un acteur invisible comme si j'avais été sur scène ».
"Je ne connaissais pas cette pièce de Musset et j'ai pu la découvrir de façon très agréable dans le théâtre Le Ranelagh. J'ai beaucoup apprécié le texte lui-même, surtout le début et le milieu de la pièce, lors du passage où Spark récite une célèbre poésie du Musset, notamment. La relation entr Fantasio et Spark est très intéressante et riche, puisqu'il me semble que durant leur longue scène ensemble, Musset fait une véritable introspection sur lui-même par le biais de ces deux personnages. Les comédiens semblaient véritablement satisfaits de jouer cette pièce tour à tour drôle et grave, et nous, les spectateurs ne pouvions qu'en tirer plus de plaisir."
« Je n'ai pas aimé » :
Ma place au fond.
Le début est déroutant: on ne voit pas bien sur quoi on part, puis l'histoire prend forme.
L'arrivée des acteurs par l'allée centrale car ça nous ramène à la réalité d'entendre du bruit, de se retourner par réflexe et de voir les spectateurs.
Certaines scènes étaient un peu longues.
L'intrigue avait parfois des longueurs : le contraste entre les moments riches en rebondissements et les moments où les personnages étaient perplexes et où il se passait peu de choses était étonnant.
J'ai moins aimé le début de la pièce, un peu lent et long.
La longueur de certaines tirades, qui ont tendance à faire décrocher l'attention.
J'ai quand même été un peu déçue par les décors qui étaient toujours les mêmes, bien qu'ils soient réussis.
Le décor est déroutant : il y avait trop peu de différence entre les lieux. Des fois je n'arrivais pas à comprendre si l'on était au palais ou au jardin, par exemple.
Le seul décor qui m'a un peu déçue était la représentation de la prison à la fin de la pièce, mais en y réfléchissant, je ne sais pas comment on aurait pu la représenter autrement.
L'interaction entre le valet et le vrai prince de Mantoue que j'ai eu du mal à comprendre.
L'ouverture du cercueil qui m'a fait froid dans le dos.
La mise en scène du cercueil (têtes dans le cercueil).
Un petit peu trop de fumée au début de la pièce.
La chaleur insoutenable du théâtre.
La chaleur étouffante : nous étions serrés les uns contre les autres, ce qui empêchait une totale concentration sur la pièce.
Les sièges du théâtre.
Afin d'engager un échange amical entre spectateurs et (pourquoi pas ?) un dialogue avec les artistes et les responsables de théâtre, envoyez vos impressions et critiques (constructives) sur les spectacles que vous avez vus à cette adresse afin que vos articles puissent être mis en ligne à la rubrique COURRIER DES SPECTATEURS DE l'ENC : loquet.blomet@hotmail.fr
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Prochainement en ligne : un compte-rendu des dossiers de 1ère et de 2de sur Fantasio, de la CONFERENCE SUR MUSSET, une grille d'analyse des spectacles...
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Rappel : les références savantes de Fantasio :
Dans les répliques d'Elsbeth et de sa gouvernante :
Qu’est-ce qu’un Amadis ?
"En vérité ? on m'avait dit que c'était un Amadis.
Je ne demandais pas un Amadis, ma chère" (Acte II, scène 1)
Héros du roman de chevalerie espagnol, Amadis de Gaule de Garcia Rodriguez de Montalvo (1508), qui connut un succès européen pendant toute la Renaissance, notamment en France grâce à la traduction de Nicolas Herberay des Essarts, Amadis définit le modèle de la courtoisie amoureuse:il est le type du chevalier accompli. L'influence d'Amadis est encore très nette dans L'Astrée d'Honoré d'Urfé et dans Le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry. Après une période de disgrâce et d'oubli *, on redécouvre "les Amadis" (le roman d'Amadis et ses nombreuses suites dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, au moment où la chevalerie revient à la mode. la Gouvernante a dû lire la version courte publiée dans la Bibliothèque universelle des romans (t. VII, 1778). Elle a pu en voir également une adaptation théâtrale. Dès 1779, un Amadis est donné à l'Opéra de Paris. La vogue nouvelle d'Amadis relève du style troubadour, que Musset parodie dans le second acte de Fantasio.
* Pris pour modèle par Don Quichotte, il est souvent parodié à la suite de Cervantes comme l'incarnation d'un idéal impossible à atteindre : le besoin de merveilleux et de romanesque dont la gouvernante est l'expression dans Fantasio se trouve contaminé par la dérision moderne dont le héros éponyme pourrait être une des figures emblématiques.
Dans les répliques de la gouvernante :
Un Triboulet ?
"C'était un vrai Triboulet" (Acte II, scène 1)
Triboulet était le nom du fou de Louis XII et de François Ier, mis en scène par Rabelais dans le Tiers Livre. C'est lui qui donne à Panurge le mot de la bouteille. Mais Triboulet est surtout le bouffon pathétique du Roi s'amuse de Victor Hugo (novembre 1892), dont Verdi fera Rigoletto. Placée dans la bouche de la Gouvernante, cette référence au drame de Hugo devient du même coup ironique.*
Qui est Jepthé ?
"Seigneur, est-il possible que ce mariage se fasse, s'il vous déplaît? Un père sacrifier sa fille! le roi serait un véritable Jephté, s'il le faisait." (Acte II, scène 1)
Juge d'Israël, il avait promis à l'Eternel, en cas de victoire, de lui sacrifier en holocauste la première personne qui sortirait de sa maison à son retour: ce fut sa fille. Il honora sa promesse (Juges, XI, 29-40). Vigny, après Byron, a consacré un poème à La Fille de Jephté qui serait en quelque sorte la version hébraïque d'Iphigénie, la tragédie inspirée d'un épisode de la guerre de Troie.
Qu’est-ce qu’un Almaviva ?
Le Comte Almaviva courtise Rosine enfermée par Bartholo dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais.
Qui est Lindor ?
Le comte Almaviva, aidé de Figaro, cherche à s'introduire dans la maison de Bartholo : il prend le nom de Lindor et se fait passer pour le maître de musique de la jeune fille.
Dans les répliques d’Elsbeth :
Qui est Psyché ?
"Psyché, prends garde à ta goutte d'huile." (Acte II, scène 7)
Psyché (l'Ame)curieuse de voir son amant Eros, l'Amour, qui le lui avait pourtant interdit, laissa tomber une goutte d'huile de sa lampe sur le bel endormi. Celui-ci s'éveilla et s'enfuit aussitôt. Le mythe d'Eros et Psyché est raconté par Apulée dans L'Ane d'or et par La Fontaine dans Amours de Psyché et de Cupidon.
Dans les répliques de Fantasio :
Quelle est l’histoire d’Eschyle et de la tortue ?
"le hasard a laissé tomber une couronne sur la tête, comme l'aigle d'Eschyle sa tortue" (Acte II, scène 7) Selon la légende, le poète tragique grac Eschyle aurait été tué par une carapace de tortue lâchée par un aigle au-dessus de son crâne chauve.