
De Roland Dubillard
Mise en scène de Anne Bourgeois
Jacques Gamblin et François Morel
Si un individu vous affirme qu'il est une pendule, peut-être vaut-il mieux ne pas le contredire. Il doit avoir ses raisons. Après tout, on ne sait jamais. Dans 'Les Diablogues', Roland Dubillard réinvente à sa façon le dialogue de sourds. D'ailleurs c'est simple comme bonjour. Prenez deux protagonistes, appelez les Un et Deux, et pour corser la chose donnez leur l'apparence de comédiens pince-sans-rire, comme Jacques Gamblin et François Morel, par exemple. Il n'y a plus qu'à les laisser s'expliquer avec les mots de l'auteur. Bientôt le réel se met à tanguer, tremble sur ses fondements. Obéissant à une logique folle, le langage a largué les amarres. Vous voilà face à deux acharnés fermement décidés à ne pas se comprendre, emportés par des mots qui les égarent bien au-delà du raisonnable. En trois coups de cuillère à pot et à peine deux répliques, le quotidien bascule dans le fantastique, l'ordre cède la place au chaos le plus hilarant.
création le 8 novembre 2007 à La Coursive/SN de La Rochelle, production Félix Ascot Théâtre du Rond-Point, Les Productions de l'Explorateur, La Coursive/SN de La Rochelle
Autant un exercice littéraire comique qu'un duo de clowns fragiles, 'Les Diablogues' mettent en jeu deux personnages, Un et Deux, dans la dérision de leurs obsessions : une respiration comique de laquelle s'exhalent des parfums d'humour, de gravité et de poésie.
Parés de l'innocence des personnages beckettiens, du goût du verbe classique et de l'amour de la comédie, entre tendresse et pudeur, nos deux acteurs campent deux personnages qui apparaissent dans un dénuement les rendant aussi vulnérables que têtus, mais toujours profondément humains.


