Les sorties théâtre de l'ENC

jeudi 20 décembre 2007

SORTIE DU NIVEAU 6ème au Théâtre du ROND-POINT : Les Enchaînés, Philippe Dorin et la compagnie Flash Marionnettes

Avec ce spectacle Philippe Dorin et la compagnie Flash Marionnettes montrent ceux qui regardent et ceux qui sont regardés : quel que soit le côté de l’écran où l’on se trouve, la télévision n’avantage personne…

Jeudi 13, Vendredi 14, mardi 18 décembre à 14 h 30 : niveau 6ème


Pour engager le débat


Les enfants sont le « coeur de cible » de la télévision, comme disent les publicistes!

Ce spectacle qui s'adresse naturelleement à eux (et au public familial) est l'occasion de démarrer une réflexion sur les habitudes télévisuelles en les questionnant.


DOSSIER – ENQUETE sur la TELEVISION et les TELESPECTATEURS :

==> Réponses au questionnaire à déposer dans le casier de Mme Loquet à l'ENC à ou envoyer par mail : loquet.blomet@hotmail.fr

QUESTIONNAIRE :

  1. J'ai aimé « Les Enchaînés » / Je n'ai pas aimé : POURQUOI ?

  2. J'aime la télévision / Je n'aime pas la télévision : POURQUOI ?

  3. Je regarde la télévision / Je ne regarde pas la télévision : QUELLES EMISSIONS regardez-vous ? COMBIEN de TEMPS ? (par jour ? par semaine ?), QUAND ? (le matin avant de partir à l'école ? l'après-midi en rentrant de l'école ? Pendant les repas ? en rentrant de l'école ? Pendant le goûter ? Pendant et après le goûter ?Le week-end ? le mercredi après-midi ? Pendant les vacances ?), COMMENT ? (en famille? Seul? Avec mes amis ?)

  4. Quelles sont, selon vous, les avantages et les qualités de la télévision ?

  5. Que lui reprochez-vous ? Que peut-on lui reprocher ?

  6. ETAT DES LIEUX (bilan personnel) : ce qu'elle est / ce qu'elle devrait être...

  7. PROJET : que proposez-vous pour l'améliorer ?

  8. Si vous regardez beaucoup la télévision, êtes-vous prêts à réfléchir et à revoir vos habitudes ?

  9. Combien de postes avez-vous à la maison ? Dans quelles pièces ?

  10. Lisez-vous beaucoup de livres ? Combien par semaine /mois ?

  11. Regardez-vous systématiquement les programmes avant d'allumer la télévision ?

  12. Arrive-t-il que vos parents vous interdisent de regarder la télévision ? Pour quelles raisons ?

  13. Préférez-vous jouer dehors, lire, ou regarder la télévision ?

  14. Si c'est regarder la téélvision que vous préférez, pouvez-vous expliquer pourquoi ?

  15. Que pensez-vous de cette phrase : « La télévision n'exige du spectateur qu'un acte de courage, mais il est surhumain, c'est de l'éteindre. »

Dossier pédagogique

Un spectacle de la Cie Flash Marionnettes, écrit par Philippe Dorin, mis en scène par Ismaïl Safwann à partir de 10 ans, représentations scolaires à partir du CM1


Voilà un moment qu’Ismaïl Safwan, directeur artistique de la compagnie Flash

Marionnettes, avait la télévision en ligne de mire ; un moment qu’il voulait

mettre en scène tout le mal qu’il pensait d’elle ; un moment, aussi, qu’il était

agacé par l’attitude de certains beaux esprits estimant injuste de s’en prendre à

elle, sous prétexte qu’elle n’est que le reflet de la société.

Au moins la phrase devenue célèbre du patron de TF1 (cerveau humain disponible et Coca-Cola…, cf page « citations ») aura-t-elle eu le mérite de lever l’hypocrisie : voici ce qu’est devenue la télévision à l’ère de la logique marchande, arrêtons de rêver sur ce qu’elle aurait pu être (« un formidable outil démocratique, pédagogique, etc. »).

La marionnette, pathétique humanité de bois et de mousse, offerte à la manipulation de bons comédiens, saurait parler avec originalité et force d’une manipulation autrement plus redoutable : celle des esprits.
Toutefois, Ismaïl ne voulait pas d’un spectacle haineux, La violence de son ressentiment ne devait pas l’entraîner dans le leurre d’un spectacle militant : il est bien entendu parfaitement vain de vouloir militer contre la télé.
Ismaïl a donc contacté un auteur, Philippe Dorin, qui avait déjà écrit pour Flash
Marionnettes le spectacle Babel France, et dont la simplicité formelle (avec les moyens de notre art “archaïque”) serait la mieux adaptée pour traiter de la prétendue “modernité” télévisuelle. Dorin, c’était sûr, ne mépriserait pas la télévision, il se jouerait d’elle : ce serait plus efficace et bien plus drôle. L’idée l’intéressait, le stimulait, nous décidâmes de nous lancer ensemble dans l’aventure…

dossier pédagogique du spectacle « Les Enchaînés » - compagnie Flash Marionnettes 2


Sommaire


LA CRÉATION D’UN SPECTACLE

la mise en scène

l’écriture

la forme

les répétitions

la distribution


LA TÉLÉVISION

un peu d’histoire

la télévision aujourd’hui, télé poubelle et cerveau disponible

quelques citations sur le thème

pour continuer le débat

bibliographie

dossier pédagogique du spectacle « Les Enchaînés » - compagnie Flash Marionnettes 3

la création d’un spectacle


LA MISE EN SCENE


Comme vous l’avez lu en première page de ce dossier, Ismaïl Safwan a commencé à penser à ce spectacle il y a plusieurs années. Alors que la première représentation a eu lieu en janvier 2007, la compagnie a réalisé une « pré-documentation » dès le mois de mai 2005, plus d’un an et demi avant la création.

Voici ce qu’a écrit Ismaïl à ce moment, afin de préciser son parti pris et de donner une idée de ce que serait la mise en scène (l'art de dresser sur les planches l'action et les personnages imaginés par l'auteur dramatique. définition d'André Antoine (1858-1943), un des premiers théoriciens de la mise en scène en France) :

Un spectacle contre la télévision ? Oui et non.

À Degas qui lui disait : « je ne comprends pas, Mallarmé, je n’arrive pas à écrire de

poème, pourtant j’ai tellement d’idées... », Mallarmé répondait : « mais Degas, ce

n’est pas avec des idées qu’on écrit des poèmes, c’est avec des mots ».

Les Enchaînés, ce sera bien un spectacle “contre” la télévision, mais ne dire que ça,

c’est juste une “idée” et nous ne croyons pas à un spectacle “idéologique”. La poésie de Philippe Dorin, directe au point d’en être foudroyante, évoquera mieux que de belles idées certains effets de l’aliénation télévisuelle mais elle ne sera pas un manifeste : elle sera le texte d’un auteur contemporain, à prendre comme tel et au service duquel nous nous mettons avec enthousiasme. Au vu des premiers écrits ainsi que des marionnettes en cours de réalisation et des premières sessions de répétitions, cela risque d’être pathétique, absurde et comique à hurler…


Afin d’illustrer cette pré-documentation, nous avions alors utilisé des marionnettes virtuelles, « fabriquées » de toutes pièces par notre infographiste, Jaime Olivares, grâce à de savantes manipulations non pas génétiques, mais informatiques ! En voici quelques unes:


Les illustrations seront prochainement en lignes...



Les vraies marionnettes, de mousse et de latex, utilisées dans le spectacle, ont été fabriquées quelques mois seulement avant la création.


L'ECRITURE


La marionnette est bel et bien un instrument, et, de même qu’un compositeur doit savoir

comment faire sonner un violon et donc en connaître les multiples particularités afin de l’utiliser au sommet de son potentiel, de même l’auteur, au premier chef, doit-il en connaître les ressources et les contraintes.


Passé le premier moment de fascination à son apparition, une marionnette ne possède pas, de toute évidence, une palette expressive équivalente à celle de l’acteur : ainsi, les longs monologues lui semblent-ils interdits ; et pourtant, une marionnette (de forme humaine, du moins) n’ayant pas non plus l’incomparable mobilité physique de l’acteur, c’est le texte qui reste son principal « moteur ».


La marionnette en scène (à l’instar d’un enfant, voire d’un animal) possède à priori aux yeux de tout spectateur un crédit que l’acteur ou l’auteur doivent, eux, aller chercher parfois au prix d’un long travail : le crédit de la vérité. Une marionnette, on sait qu’elle ne triche pas.

A l’auteur de servir cette vérité en amenant à la surface les trésors d’humour et d’émotion que recèle cette simple forme de bois et de latex - précisément parce qu’elle est de bois et de latex.


Voici une note de l’auteur, Philippe Dorin, écrite alors qu’il n’avait pas encore commencé

l’écriture du spectacle :

Comme la plupart des textes que j'écris aujourd'hui, la pièce se présentera sous la

forme d'une suite de scènes (…).

La pièce traitera des rapports à la télévision sous une forme extrêmement directe et crue. Les scènes seront courtes. Les personnages s'adresseront directement au public, qui se retrouvera tantôt dans la position du regardant (téléspectateur classique), tantôt dans celle du regardé (les personnages étant eux-mêmes des téléspectateurs face à leur écran). Ainsi, le public sera toujours pris à témoin, mis en demeure d'écouter, acculé à regarder ou à être vu. Il faut qu'il soit l'interlocuteur interloqué.

Je voudrais qu'il y ait une grande pauvreté de mots, et des situations d'une extrême simplicité dans chacune des scènes, afin de rendre au mieux le discours creux, la grossièreté du langage, et le mépris constant qui prédomine à l'intérieur de l'écran.

Mais aussi pour exprimer le grand désarroi dans lequel se retrouvent les gens devant leur poste de télévision, je voudrais des personnages capables des banalités les plus déconcertantes comme des réflexions les plus lumineuses, et que la juxtaposition des deux, d'une certaine condescendance à leur égard teintée de quelques instants d'admiration, nous les rendent extrêmement humains.

Et puisque ce texte s'adresse à des marionnettes, je voudrais qu'il ait la virulence et la cruauté d'un certain théâtre de Guignol qui, autrefois, épinglait sans concessionla société de leur temps.

Les illustrations seront prochainement en lignes...


LA FORME


Dans Les Enchaînés, il y a de nombreuses marionnettes, mais elles sont au service d’une forme légère et épurée.


En voici quelques unes, qui, comme vous le voyez, ne ressemblent guère à nos marionnettes virtuelles…


Les illustrations seront prochainement en lignes..


Certains de nos précédents spectacles, comme par exemple Pinocchio, étaient, comme on dit dans notre jargon de théâtre, techniquement lourds. Cela signifie que le décor était

constitué d’éléments de grande taille et que l’implantation lumières comportait plus d’une

cinquantaine de projecteurs au moins.


Le dispositif scénique des Enchaînés est plus simple : il s’agit d’une grande table de

manipulation de 5 à 6 mètres de large pouvant être installée presque partout et mise en

lumières par une vingtaine de projecteurs. Cette épure, c’est le texte de Philippe Dorin

qui l’impose, mais c’est aussi la conséquence du souci de la compagnie de pouvoir

présenter un spectacle réduit à l’essentiel pour dire des choses que l’on espère essentielles.


LES REPETITIONS :


Les comédiens ont commencé à travailler sur ce spectacle en février 2006, exactement 1 n avant la première représentation. Nous avions alors organisé un « laboratoire de création », c’est-à-dire que l’équipe artistique s’est réunie pour tester différentes approches, et non pour répéter des scènes. Les marionnettes du spectacle n’étaient pas encore construites, nous avons donc utilisé des marionnettes d’anciens spectacles.

En présence de l’auteur et du metteur en scène, les comédiens ont pu se familiariser avec l’écriture de Philippe Dorin, qui, de son côté, a pu mettre son écriture à l’épreuve des marionnettes, ce qui l’a beaucoup inspiré par la suite pour écrire.

Suite à ce laboratoire, nous avons commencé à fabriquer les marionnettes.

Voici deux photos de l’une d’entre elles, Sabrina,

prises d’abord en juin 2006 lors du deuxième laboratoire, puis en décembre 2006, un mois avant

la création.

Comme vous le voyez, beaucoup de détails ont changé : son regard, sa coiffure, son costume, son double menton…


Les illustrations seront prochainement en lignes...



Les répétitions ont alors réellement commencé : les comédiens ont pu apprendre leur texte.


Le décorateur s’est lancé dans la réalisation des accessoires, comme par exemple ci-contre : des tables, un tabouret et des boites en carton pour la scène « le télé-achat ».

Les marionnettes se déplacent sur la table, manipulées par les comédiens. Ceux-ci sont habillés en noir et portent des gants, afin que leur présence soit la plus discrète possible.

LA DISTRIBUTION


La distribution d’un spectacle est composée des noms de tous ceux qui y collaborent et des fonctions qu’ils occupent. Dans les Enchaînés, il y a 4 comédiens-marionnettistes sur le plateau.


Lorsque l’on voit un spectacle, on n’a pas toujours conscience du nombre de personnes qui lui ont permis d’exister :


Texte : Philippe Dorin

Mise en scène, musique : Ismaïl Safwan

Comédiens-marionnettistes : (en alternance :) Philippe Cousin, Vincent Eloy,

Stéphanie Gramont, Michel Klein, Corine Linden,

Vanessa Rivelaygue, Ismaïl Safwan, Marie Seux

Marionnettes : Michel Klein, Jaime Olivares

Scénographie, lumières : Gerdi Nehlig

Accessoires décor : Jaime Olivares

Costumes : Françoise Dapp-Mahieu (avec la collaboration de Rita Tataï)

Construction : Castor

Régie : (en alternance :) Pascal Mazeau, Mehdi Ameur

Collaboration artistique : Corine Linden



LA TELEVISION


Un peu d’histoire…

Les premiers pas de la télévision ont d'abord été ceux des pionniers qui ont inventé et mis au point des techniques et des instruments permettant de reconstituer en images la représentation de scènes fixes et animées : Karl Ferdinand Braun invente en 1897 le tube cathodique, commandé par signaux électriques ; en 1927 l'écossais John Logie Baird, souvent considéré comme l'inventeur de la télévision, réalise les premières transmissions d'images par la ligne téléphonique entre Londres et Glasgow, il réalise une première liaison transatlantique jusqu'à New York en utilisant une radio amateur. Il crée en 1933 à Londres la Baird Télévision company, berceau de la télévision anglaise.


Le début des années 30 marque la naissance des premières transmissions régulières d'images, la BBC en Angleterre, CBS-Columbia aux Etats-Unis, la Compagnie Générale de Télévision en France fondée par Henri de France. Pour permettre des transmissions d'images à longues distances, la plupart des stations émettrices utilisent les ondes courtes comme en radio.

A partir de 1935, Paris PTT émet plusieurs fois par semaine. Les émetteurs installés à la Tour Eiffel permettent de diffuser sur un rayon voisin de 50 kms.

En 1945 un auteur de science-fiction, Arthur C. Clarke décrivit dans son ouvrage 2001 Odyssée de l'Espace un système de satellites artificiels de la Terre comme relais de

télécommunications. En 1957 les russes lancèrent pour la première fois un satellite artificiel baptisé « Spoutnik » qui émettait des « bip-bip » captés par de nombreux radioamateurs tout autour de la planète.


C'est le 11 Juillet 1962 que pour la première fois fût établie entre les USA et l'Europe une liaison télévisée en direct. Ce premier exploit technique fut réalisé dans des conditions techniques extraordinaires. Grâce à la station de réception française installée à Pleumeur-Bodou (Bretagne) ces images furent captées pour être rediffusées sur le réseau de la RTF.


Dès les années 30, la télévision crée un engouement mondial auprès du grand public. En 1936 les Jeux Olympiques de Berlin sont retransmis en direct et seront vus par plus de 150 000 téléspectateurs dans le monde.

De nouvelles stations régionales se créent, mais la guerre arrive et va mettre pendant plusieurs années un point d'arrêt au développement de la télévision.


Après la guerre, l'Etat instaure un régime de monopole sur la radio et la télévision, il crée un établissement public, la RDF (Radio Diffusion de France), qui devient RTF (Radio Télévision de France) en 1949, puis ORTF en 1964. Ces organismes dépendent directement du ministre de l'information, ils sont chargés de développer et de réaliser les programmes et de les diffuser au public.


En 1949 (année du premier journal télévisé), il n’y a en France que trois mille récepteurs. La télévision est encore un luxe.


Pendant toute cette période d'après guerre on assiste au déploiement de nombreuses stations émettrices dans toutes les régions de France.


Les petits hublots ronds des téléviseurs d'avant guerre deviennent de petites lucarnes aux formes rectangulaires, sur lesquels on ne peut voir qu’une seule chaîne, en noir et blanc.

La 2ème chaîne française voit le jour en 1964, puis en 1972 apparaît la 3ème chaîne, en couleur. En 1976 la 1ère chaîne passe également en couleur.

L'éclatement de l'ORTF en 1974 en 6 organismes publics marque le début d'une nouvelle période durant laquelle verront le jour de nouvelles chaînes commerciales et la concurrence.


Cette concurrence aura un impact sur les programmes et accélèrera l'introduction et l'usage de nouvelles technologies permettant de mieux servir les intérêts commerciaux des nouvelles chaînes privées : en 1984 naît la première chaîne commerciale privée Canal +.


En 1985 puis en 1986 naissent la Cinq et TV6, entièrement financées par la publicité.


De nouvelles chaînes se créent, mais les capacités hertziennes terrestres ont atteint leurslimites. L'introduction du satellite et le second souffle donné au câble par l'implication des communes qui deviennent seules habilitées à autoriser l'exploitation de réseaux câblés, vont permettre de combler le manque de ressources hertziennes terrestres.


A l'aube du XXI ème siècle ce sont plus de 200 chaînes françaises qui sont désormais diffusées par les satellites européens et que l'on peut recevoir directement avec l'antenne parabolique où lorsqu'elles sont reprises, sur les réseaux câblés.


Cette explosion de diffusion de programmes et de chaînes encouragée par la concurrence acharnée que se livrent les grands opérateurs audiovisuels a été largement facilitée par l'arrivée des satellites et des technologies numériques.


LA TELE AUJOURD'HUI


Le marché de la télévision par satellite se développe rapidement en privilégiant les offres payantes. Fin 2004 on recense en France environ 5 millions d'abonnés (satellite ou câble) bénéficiant de ces offres.

De plus, aujourd’hui, la plupart des foyers comptent plusieurs postes.

Ce qui peut nous sembler gratuit l’est-il vraiment ?

En plus de l’investissement que représente l’achat d’un poste de télé, on paye également à l’état une redevance télé, ainsi que, bien souvent, des accès à des services ou à des chaînes supplémentaires.

Il est intéressant de calculer ce coût pour son propre foyer, et de rapporter ce montant à un nombre de billets de spectacle ou de places de cinéma.

Ceci devient encore plus intéressant lorsque l’on apprend que l’industrie cinématographique a reculé énormément ces dernières années en terme de fréquentation, et lorsqu'on entend dire que le théâtre est trop cher...

TELE POUBELLE ?

La télé poubelle est un terme péjoratif et populaire désignant l'ensemble des programmes jugés comme ayant une valeur culturelle moindre ou nulle en regard de l'ensemble des émissions télévisuelles proposées. (source : « Wikipédia-encyclopédie libre »).

Les émissions concernées :

- certains jeux télévisés, généralement constitués d’épreuves triviales et dotés de façon importante par des sponsors (vous en verrez une parodie dans Les Enchaînés !),

- les émissions spécialisées dans certains sujets sensibles, avec débats entre groupes d’opinion radicalement opposés dans le but de provoquer un conflit entre les participants, interviews orientées ou limitées, litiges privés exposés au public, souvent dans le but de choquer, d’attendrir ou de faire peur, de faire monter l’audimat en délaissant des principes élémentaires de la civilité

- la télé-réalité

Les reproches les plus courants :

- un manque d’information objective diffusée au spectateur

- un parti-pris évident dans les sujets traités

- une promotion sans restriction des valeurs matérialistes

- la commercialisation de la bêtise humaine

- l’importation de formats existants à l’étranger (USA notamment)

Un peu de recul :

- personne n’est condamné à regarder ces émissions, si elles ont du succès c’est qu’elles correspondent à une certaine demande du public

- on regarde souvent des émissions que l’on n’aime pas, pour s’en plaindre ensuite : ces émissions jouent probablement un rôle psychologique en satisfaisant certaines pulsions comme le voyeurisme ou le sadisme

- l’offre de programmes est variée : ON PEUT CHOISIR !

Marchandisation de la télévision :

Si la médiocrité des émissions grand public justifie la critique que l’on en fait et s’il est exact que le téléspectateur reste libre de ne pas regarder ces émissions, il n’en reste pas moins incessamment soumis au martèlement de la publicité, quel que soit le programme, quelle que soit l’heure, de façon plus ou moins prononcée, selon la chaîne. L’importance prise par la pub en quelques années, fait qu’il est quasiment impossible d’y échapper. La publicité a transformé ce qu’était le télévision à son origine (information, loisir) pour ne devenir qu’une,vitrine à la solde des sponsors et des annonceurs….

Voici la phrase qui a convaincu Ismaïl Safwan de faire ce

spectacle :

du temps de cerveau humain disponible

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...).

Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages.

Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...). »

Patrick Le Lay, PDG de TF1


A expliquer, décortiquer, expliquer … pour débattre !


Quelques citations sur le thème…


« Sans Edison, nous regarderions la télévision à la lueur des bougies. » Milton Berle


. Puisqu’il y a un mois que je suis malade, assez gravement, il y a un mois que je suis à la

maison : et donc un mois que tous les soirs, ne pouvant pas lire, je regarde la télévision.

C’est infiniment pire et plus dégradant que ce que la plus féroce imagination peut

supposer.

Pier Paolo Pasolini – Contre la télévision - 1966


. Depuis que nous avons la télévision à la maison, nous prenons nos repas tous du même

côté de la table, comme dans la Cène de Léonard de Vinci.

Marcel Pagnol


. Je trouve que la télévision est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu'un

l'allume chez moi, je vais dans la pièce à côté et je lis.

Groucho Marx


. Le mal de la télévision, ce n'est pas dans la télévision qu'il est, c'est dans le monde.

Christian Bobin - Extrait de L'inespérée


. Le téléviseur est la baraque de foire où le peuple vient voir les merveilles du monde.

Kazimierz Brandys - Extrait de Lettres à Madame Z


. La télé : c'est la vision carrée d'un monde qui ne tourne pas rond.

Franck Dhumes


. La télévision n'exige du spectateur qu'un acte de courage, mais il est surhumain, c'est de

l'éteindre.


. La télévision a en tout cas ceci de bon : moins les programmes sont pour eux, plus les

enfants sont sages.


Toutes ces citations sont drôles, déroutantes ou même effrayantes…


Mais, si tous ces mots nous parlent en nous évoquant des situations bien connues,

sommes-nous prêts pour autant à réfléchir et à revoir nos habitudes ?


dossier pédagogique du spectacle « Les Enchaînés » - compagnie Flash Marionnettes 11


Pour continuer le débat…

Les enfants sont le “cœur de cible” de la télévision, comme disent les publicistes ! Ce spectacle s’adresse donc tout naturellement à eux (et au public familial) pour démarrer une réflexion sur les habitudes télévisuelles en les questionnant :

- Combien de temps regardez-vous la télé par jour/semaine ?

- Combien de postes de télévision avez-vous à la maison ? Dans quelles

pièces ?

- Lisez-vous beaucoup de livres ? Combien par semaine/mois ?

- Regardez-vous systématiquement les programmes avant d’allumer la

télé ?…

- Arrive-t-il que vos parents vous interdisent de regarder la télé ? Pour

quelles raisons ?

- Préférez-vous jouer dehors, lire ou regarder la télé ? Si c’est regarder

la télé que vous préférez, pouvez-vous expliquer pourquoi ?

- Que pensez-vous de cette phrase : « La télévision n'exige du

spectateur qu'un acte de courage, mais il est surhumain, c'est de

l'éteindre. »


Voici un article paru dans le journal Le Monde, en novembre 2007 :

dossier pédagogique du spectacle « Les Enchaînés » - compagnie Flash Marionnettes 12

Bibliographie

Contre la télévision – Pier Paolo Pasolini - 1966 - Ed. Les solitaires intempestifs

Une critique prophétique (cf citation ci-dessus) du grand poète et cinéaste italien.

Sur la télévision - Pierre Bourdieu – 1996 – Ed. Raisons d’agir

Un court texte qui démonte les mécanismes de la censure invisible qui s’exerce sur le petit

écran.

Introduction à l’analyse de la télévision - François Jost - 2004 - Ed. ellipses

L’auteur s’emploie à répondre à des questions telles que : Comment analyser une émission ? Par

où commencer ? Quel cheminement suivre ? Quels outils utiliser ?

Loués soient nos téléviseurs - Gilles Dal - 2004 - Ed. Buchet Chastel

Avec verve et humour, Gilles Dal démonte le mythe télévisuel et les contradictions de la société

médiatique.

L’enfant au siècle des images - Claude Allard – 2000 - Ed. Albin Michel

Quelle relation se noue entre l’enfant et le nouvel univers médiatique qui s’offre à lui ? Que faitil

des images animées que proposent le cinéma, la télévision et le jeu vidéo ? Comment

interfèrent-elles dans sa vie psychique ? Claude Allard, psychiatre de formation psychanalytique,

spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, tente de répondre à ces questions.

Des enfances volées par la télévision - Liliane Lurçat – 1980 - Ed. François-Xavier de Guibert

Le temps libre des enfants est passé sous le contrôle de la télévision : c’est devenu le temps

prisonnier. Un essai documenté et engagé.


jeudi 6 décembre 2007

Programme du 2ème semestre des sorties Théâtre proposées par L'Association Culturelle

Prochainement en ligne : le programme des sorties du niveau 6ème, un dossier de presse pour la 1ère sortie du niveau (Les Enchaînés, Flash Marionnettes), une présentation du spectacle, un dossier de presse et une grille d'anlayse du spectacle.


.......................................................................................................................................................................


ENC 2007 – 2008


SORTIES AU THEATRE


JANVIER


Jeudi 17 à 20 h 30 au Théâtre Mouffetard : Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux

COMPLET (Rappel : sortie par classes de niveau 1ère les 16 et 17- 01)



FEVRIER


THEATRE EN ANGLAIS au Théâtre Silvia Montfort : sorties réservées aux « scolaires »

Vendredi 8 à 20 h 30 : The Importance of Being Earnest, Oscar Wilde

Vendredi 15 à 20 h 30 : Animal Farm, George Orwell


MARS

Mardi 11 à 20 heures au Théâtre de l’Odéon : L’Ecole des femmes, Molière

Sorties réservées aux « scolaires » des niveaux 3ème et Tle

(Rappel : sorties par classes de niveaux 2de les 7 – 02 et 27- 03 et 1ère les 11 et 12 - 03)


Jeudi 20 mars à 18 h 30 au Théâtre du Rond-Point : Jean-Louis Trintignant, textes de Jules Renard et Jean-Michel Ribes

Le projet de Jean-Louis Trintignant d’associer Jules Renard et Jean-Michel Ribes dans un même spectacle, histoire de montrer que malgré les années qui les séparent, il existe une filiation…


Mardi 25 à 20 heures au Théâtre de Chaillot : Falstafe (d’après Henri IV de Shakespeare)

Texte Valère Novarina (1975) ; Mise en scène : Claude Buchvald

Une version d’un grand classique du théâtre, rendue dans une écriture redoutablement charnelle avec une économie de la langue, une vivacité du trait, une puissance organique de la phrase : Novarina renoue à sa manière avec l’esprit élisabéthain…


AVRIL


Mercredi 2 avril à 20 h 30 au Théâtre 14 : La Reine morte, Montherlant

Une tragédie de la puissance et de la faiblesse, de la grandeur et de la médiocrité, de la vieillesse et de l’enfance, de la cohérence et de l’incohérence, le tout scintillant de l’étonnant humour de Montherlant, flamboyant d’intelligence…

(Rappel : sortie par classes de niveau 1ère les 2 et 3-04)

Jeudi 17 avril à 20 h 30 au Théâtre de Chaillot : Vestis, Raphaëlle Delaunay (Chorégraphie)

Raphaëlle Delaunay s’intéresse au corps à travers ce qu’il noue comme dialogue social dans une culture qui préfère les accessoires à la représentation de l’intime. Vestis est une pièce sur la fragilité et sur la vulnérabilité provoquées par ces aller-retour permanents entre soi et la manière dont on s’expose.


JUIN

Jeudi 5 à 20 h 30 au Théâtre du Rond-Point : Boliloc, Philippe Genty

Scènes de ménage à l’intérieur d’un cerveau, ou comment un ventriloque devient soudain la proie de ses propres personnages…


mercredi 5 décembre 2007

LES DIABLOGUES, Roland Dubillard, vendredi 7 décembre à 18h30 au Théâtre du Rond-Point



De Roland Dubillard
Mise en scène de Anne Bourgeois
Jacques Gamblin et François Morel

Si un individu vous affirme qu'il est une pendule, peut-être vaut-il mieux ne pas le contredire. Il doit avoir ses raisons. Après tout, on ne sait jamais. Dans 'Les Diablogues', Roland Dubillard réinvente à sa façon le dialogue de sourds. D'ailleurs c'est simple comme bonjour. Prenez deux protagonistes, appelez les Un et Deux, et pour corser la chose donnez leur l'apparence de comédiens pince-sans-rire, comme Jacques Gamblin et François Morel, par exemple. Il n'y a plus qu'à les laisser s'expliquer avec les mots de l'auteur. Bientôt le réel se met à tanguer, tremble sur ses fondements. Obéissant à une logique folle, le langage a largué les amarres. Vous voilà face à deux acharnés fermement décidés à ne pas se comprendre, emportés par des mots qui les égarent bien au-delà du raisonnable. En trois coups de cuillère à pot et à peine deux répliques, le quotidien bascule dans le fantastique, l'ordre cède la place au chaos le plus hilarant.

création le 8 novembre 2007 à La Coursive/SN de La Rochelle, production Félix Ascot Théâtre du Rond-Point, Les Productions de l'Explorateur, La Coursive/SN de La Rochelle

Autant un exercice littéraire comique qu'un duo de clowns fragiles, 'Les Diablogues' mettent en jeu deux personnages, Un et Deux, dans la dérision de leurs obsessions : une respiration comique de laquelle s'exhalent des parfums d'humour, de gravité et de poésie.
Parés de l'innocence des personnages beckettiens, du goût du verbe classique et de l'amour de la comédie, entre tendresse et pudeur, nos deux acteurs campent deux personnages qui apparaissent dans un dénuement les rendant aussi vulnérables que têtus, mais toujours profondément humains.


dimanche 18 novembre 2007

UN CHAPEAU DE PAILLE, Labiche - Jeudi 22 novembre à 20 h 30 au Théâtre de Chaillot - Durée : 2h15 (sans entracte)

Avec le recul du temps, on ne serait pas loin de voir en Labiche l’un des introducteurs de l’absurde sur les scènes françaises, un siècle avant Ionesco. Rien ne tient debout dans cette cavalcade vertigineuse, cette fuite en avant délirante qui préfigure déjà les courses poursuites du cinéma muet. Un bout de chapeau de paille orné de coquelicots est la cause apparente de toute l’affaire…

Eugène Labiche(1815 – 1888) : auteur dramatique français de VAUDEVILLES

Il entre à l’Académie française en 1880.

Observateur minutieux des mœurs, des goûts, des travers et des ridicules de la petite bourgeoisie du Second Empire et des débuts de la Troisième République, il a porté à un haut degré de perfection le genre du vaudeville. Créateur de personnages étonnamment vivants, il joint à une science approfondie de la mécanique théâtrale un sens aigu de la caricature. Moraliste sans illusions, il suscite le rire par le tableau qu’il brosse d’une humanité dont les intérêts et les appétits sont les seuls mobiles. De la centaine d’ouvrages qu’il a composés (souvent en collaboration avec Michel Clairville, Gondinet, Augier), quelques-uns figurent parmi les chefs-d’œuvre du théâtre comique français :

1851 – Un chapeau de paille d’Italie ;

1860 – Le Voyage de M. Perrichon ;

1863 – Célimare le Bien-Aimé ;

1864 – La Cagnotte ;

1875 – Les Trente Millions de Gladiator.

Fiche artistique

D' Eugène Labiche, Marc-Michel

Mise en scène Jean-Baptiste Sastre

Salle Jean Vilar

10 novembre au 8 décembre 07

20h30 / dimanche 15h / relâche lundi
durée du spectacle 2h15 sans entracte


Avec Éric Boucher, Jacques Boudet, Claude Degliame, Noémie Develay-Ressiguier, Gabriel Dufay, Vladislav Galard, Florence Janas, Patrice Kerbrat, Jean-Pierre Moulin, Chantal Neuwirth, Marie Payen, Denis Podalydès*, Alexandre Steiger, Jean-Pierre Taste
* sociétaire de la Comédie-Française

Scénographie Matthieu Bony
Costumes Christian Gasc assisté de Valérie Ranchoux
Lumière Gilles Gentner
Collaboration artistique Raphaël Chevènement
Direction musicale Thierry Boulanger
Scénographie avec la complicité de Lionel Azambre, Isadora de Ratuld, Laurent Descotils, Hervé Dilé, Harold Guidolin, Agnès Maitrejean, Pierre-Jean Verbraeken

Production : Théâtre National de Chaillot / Maison de la Culture d’Arlon (Belgique) / Compagnie Aï
avec le soutien artistique du Jeune Théâtre National

Ciel !... mon chapeau !...
Avec le recul du temps, on ne serait pas loin de voir en Labiche l’un des introducteurs de l’absurde sur les scènes françaises, un siècle avant Ionesco. Prenons, par exemple, Un chapeau de paille d’Italie. Rien ne tient debout dans cette cavalcade vertigineuse, cette fuite en avant délirante qui préfigure déjà les courses-poursuites du cinéma muet. D’ailleurs, le cinéaste René Clair en donnera en 1928 une version inoubliable. Mais c’est justement parce que ça ne tient pas debout qu’à chaque fois nous sommes pris de fous rires devant cette frénésie invraisemblable. Un bout de chapeau de paille orné de coquelicots est la cause apparente de toute l’affaire. Ce bout faisait partie d’un ensemble que, malencontreusement, le cheval de trait d’un certain Fadinard a eu le mauvais goût de dévorer prenant cela pour du picotin. Ça n’a l’air de rien présenté ainsi, mais les causes les plus anodines ont parfois des effets catastrophiques. C’est une histoire de réactions en chaîne. Car ce chapeau de paille suspendu dans un arbre – mais pas assez haut ! – appartient à une dame qui l’avait posé là tandis qu’elle «causait avec un militaire». Drame. «Ciel !... mon chapeau !...», s’écrie la dame. Et le militaire de s’énerver. Il en viendrait presque aux mains. Mais Fadinard, pour l’esquiver, a fait un bond de côté, tombant alors dans son propre cabriolet, dont le cheval surpris par la secousse s’est aussitôt élancé. Jean-Baptiste Sastre ne se lasse pas de Labiche qui est un de ses auteurs de prédilection. Il y a quelques années, il présentait une mise en scène de L’Affaire de la rue de Lourcine où le décor se dégonflait tandis que les personnages s’enfonçaient dans ce qui prenait de plus en plus la forme d’un cauchemar. Pour cette nouvelle incursion dans l’univers de Labiche, il a notamment fait appel à Denis Podalydès, lequel semble en effet tout désigné pour interpréter ce théâtre aussi désopilant qu’agité où, derrière l’absurdité des situations, pointe aussi une folie quelque peu troublante.

HLT

Jean-Baptiste Sastre : metteur en scène
Ancien élève du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, il est l'auteur de 8 mises en scène.
2007 Léonce et Léna de Georg Büchner, Théâtre National de Chaillot ;
2005 La Surprise de l'amour de Marivaux, Théâtre National de Chaillot ;
2004 Les Paravents de Jean Genet, Théâtre National de Chaillot ;
2001 Tamerlan le Grand de Christopher Marlowe, Théâtre National de Chaillot, CDN de Normandie ;
2000 L'Affaire de la rue de Lourcine d'Eugène Labiche, Le Quartz de Brest, Théâtre de Nanterre-Amandiers ;
1998 Les Eaux et forêts de Marguerite Duras, Festival Intercity/Théâtre de Florence ;
1997 Haute Surveillance de Jean Genet, Théâtre de la Bastille, le Maillon-Théâtre de Strasbourg ;
1995 Histoire vécue du roi Totaud, textes d'Antonin Artaud, Théâtre de la Bastille

Denis Podalydès dans le rôle de Fadinard (Sociétaire de la Comédie-Française depuis janvier 2000).

A la Comédie-Française, il met en scène Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand en 2006, spectacle récompensé par six Molières.

2006 Le Menteur de Pierre Corneille, mise en scène Jean-Louis Benoit ;
2005 La Forêt d'Alexandre Ostrovski, mise en scène Piotr Fomenko ;
Platonov d'Anton Tchekhov, mise en scène Jacques Lassalle ;
Les Bacchantes d'Euripide, mise en scène André Wilms ;
2004 Le Menteur de Pierre Corneille, mise en scène Jean-Louis Benoit
2003 Platonov d'Anton Tchekhov, mise en scène Jacques Lassalle ;
La Forêt d'Alexandre Ostrovski, mise en scène Piotr Fomenko ;
Présences de Kateb Yacine, mise en scène Marcel Bozonnet et Jean-Pierre Jourdain ;
2002 Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène Brigitte Jaques-Wajeman ;
Monsieur de Pourceaugnac de Molière, mise en scène Philippe Adrien ;
Lenz, Léonce et Léna de Georg Büchner, mise en scène Matthias Langhoff ;
2001 Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène Brigitte Jaques-Wajeman ;
Monsieur de Pourceaugnac de Molière, mise en scène Philippe Adrien ;
L'Âne et le Ruisseau d'Alfred de Musset, mise en scène Nicolas Lormeau ;
Un millénaire de cris : le chant des femmes afghanes, lecture-spectacle
2000 Le Misanthrope de Molière, mise en scène Jean-Pierre Miquel ;
1999 Le Révizor de Nikolaï Gogol, mise en scène Jean-Louis Benoit ;
1998 Chat en poche de Georges Feydau, mise en scène Muriel Mayette ;
Les Fourberies de Scapin de Molière, mise en scène Jean-Louis Benoit ;

Collaborateur artistique : Matthieu Bony. Il participe à la conception et à la réalisation de machines et d'éléments scéniques pour le Royal de Luxe dont il est également un interprète depuis 1992.

vendredi 5 octobre 2007

Sorties au théâtre de l'ENC : 1er semestre

ENC 2007 – 2008

SORTIES AU THEATRE

SEPTEMBRE

  • Jeudi 20 à 21h : Fantasio, Musset

Au Théâtre Le Ranelagh:


Pris par le mal du siècle, Fantasio, dandy passé maître de l’art de l’oisiveté, se débat contre la morne réalité qui l’environne. Pour échapper à sa lassitude et à ses créanciers, il s’engage comme bouffon à la cour de Bavière, où se prépare le mariage politique de la Princesse Elsbeth avec le prince de Mantoue…


  • Jeudi 27 à 20 h 30 : Du vent … des fantômes, de et avec Eve Bonfanti et Yves Hunstad

Au Théâtre du Rond-Point :

Ils escamotent le théâtre, mais c’est pour mieux le faire réapparaître. A leur façon, Eve Bonfanti et Yves Hunstad sont des illusionnistes. Le théâtre, c’est ce qu’on ne voit pas, entre illusion et réalité…


NOVEMBRE

Jeudi 22 à 20 h 30 : Un Chapeau de paille d’Italie, Labiche

Au Théâtre de Chaillot :


Avec le recul du temps, on ne serait pas loin de voir en Labiche l’un des introducteurs de l’absurde sur les scènes françaises, un siècle avant Ionesco. Rien ne tient debout dans cette cavalcade vertigineuse, cette fuite en avant délirante qui préfigure déjà les courses poursuites du cinéma muet. Un bout de chapeau de paille orné de coquelicots est la cause apparente de toute l’affaire…

DECEMBRE

vendredi 7 à 18 h 30 : Les Diablogues, Roland Dubillard

Au Théâtre du Rond-Point :


Si un individu vous affirme qu’il est une pendule, peut-être vaut-il mieux ne pas le contredire. Il doit avoir ses raisons. Après tout, on ne sait jamais. Dans Les Diablogues, Roland Dubillard réinvente à sa façon le dialogue de sourds…


JANVIER

Jeudi 17 à 20 h 30 : Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux

Au Théâtre Mouffetard


D’un modernisme à toute épreuve, cette comédie en trois actes révèle, sous le masque du marivaudage, le jeu cruel des apparences…

Monsieur Orgon a convenu de marier sa fille Silvia à Dorante, le fils d’un de ses meilleurs amis. Celui-ci est attendu au château, afin de rencontrer la belle. Silvia, qui montre peu d’enthousiasme pour le mariage, décide de prendre la place de Lisette, sa femme de chambre…


Pour toute information complémentaire (dossier de presse, modifications éventuelles de dates ou d’horaires) : consulter le panneau Association Culturelle dans le hall et www.sortiestheatreENC.blogspot.com

mardi 2 octobre 2007

Du vent... des fantômes, de et avec Eve Bonfanti et Yves Hunstad au Théâtre du Rond-Point

Courrier du spectateur et synthèse des dossiers réalisés par les élèves de l'Option Théâtre de 2de : en ligne à la fin du mois d'octobre (la 2de 3 assistera à la représentation du 25, il faut lui laisser la surprise...)


DOSSIER DE PRESSE : http://www.theatreonline.com




Du vent... des fantômes
Rond-Point
Paris 08
du 7 septembre au 28 octobre 2007

Genre : CONTEMPORAIN
Pièce de : Eve Bonfanti, Yves Hunstad
Avec : Eve Bonfanti, Bertrand De Wolf, Yves Hunstad, Katia Ponomareva, Gaëtan Van den Berg

Résumé : Avec humour, audace et poésie, Eve Bonfanti et Yves Hunstad exhibent l'illusion et autres ficelles de la scène pour observer au plus vrai quand et comment naît le théâtre… Et il naît ! Parce que ces magiciens de la vie nous apprennent à faire confiance aux fantômes qui hantent les cintres, au vent de l'imaginaire qui réinvente la vie.



Avant de commencer le spectacle il y a… le spectacle
Guillermo Pisani
jeudi 13 septembre 2007

Il n’y a pas vraiment de pièce. Ou si ? Avec naturel, intelligence et une irrésistible sympathie, Eve Bonfanti et Yves Hunstad démontent et remontent les mécanismes de l’illusion théâtrale pour entraîner les spectateurs dans la déconcertante et drôle expérience d’un spectacle qui est en train de se créer sous leurs yeux. Derrière l'air décontracté, délicat et presque naïf de ces deux illusionnistes se révèle une connaissance profonde de la mystérieuse nature du théâtre, dont ils font la matière première du spectacle.


Improvisation calculée, Quotidien de Paris, 7 septembre 2007

Le rideau s’ouvre sur une scène de théâtre sans décor.

Un des personnages s’avance et n’avoir rien préparé : sans conteste, cette pièce porte bien son nom. Et pourtant si Du vent… des fantômes est une réflexion sur le vide, la pièce regorge de surprises.

Le spectacle donne l’impression d’être improvisé, mais c’est au contraire une création que nous proposent Eve Bonfanti et Yves Hunstad. En 1998, le duo belge a mis au point une méthode de création particulière : au cours des sessions d’écriture, ils testent directement leur réplique sur le public. On souhaitait mesurer les réactions les réactions, alors on en discutait ou on buvait un verre à la fin de la représentation. C’est comme ça, petit à petit que l’on a créé le spectacle. Et finalement le public a été intégré comme partenaire de jeu , explique Eve Bonfanti. Interprètes de leur propre texte, les 2 auteurs réussissent avec toujours autant de poésie et d’imagination leur second passage au Théâtre du Rond-Point.

  • Différence entre réel et fictif

C'est un jeu sur l'infime différence entre le réel et le fictif.

Ils escamotent le théâtre, mais c'est pour mieux le faire réapparaître. À leur façon, Ève Bonfanti et Yves Hunstad sont des illusionnistes. Le théâtre, c'est ce qu'on ne voit pas. D'ailleurs, est-on bien sûr que cela existe, le théâtre? Est ce que ce ne serait pas les spectateurs qui auraient inventé ça? Car, tout de même, il faut au moins être spectateur pour croire à un truc aussi douteux que le théâtre !

Ça se passe dans la tête, tout ça!... Pas ailleurs. La scène? Une illusion. Ni plus ni moins. Et le personnage alors, demandera quelqu'un. Le personnage... Quel personnage? Ah oui, le personnage... Où commence l'acteur et où finit le personnage? Là-dessus, Ève Bonfanti et Yves Hunstad ont des vues intéressantes.

Sur l'illusion, c'est sûr, ils en savent long. Et ils seraient même plutôt convaincants dans leur genre. Seulement, faut-il les croire ? Car, au fond, tout ça n'est que du théâtre, non?

  • Quand et comment naît le théâtre

Eve Bonfanti et Yves Hunstad ont eu la reconnaissance du public et des professionnels dès 1988 avec La Tragédie comique. Depuis, ils continuent un parcours théâtral singulier et passionnant entre vrais et faux-semblants, jeu et hors-jeu, fiction et réalité. Ils inventent et jouent des histoires avec le public pour complice. Quand l'acteur devient-il personnage ? Que devient sa personne dans le jeu ? Comment peut-on croire à ce qu'il n'est pas possible de croire ? On ne peut résumer les spectacles de ces deux artistes, ce sont des spectacles à vivre !

Dans Du vent… des fantômes, Eve Bonfanti et Yves Hunstad ôtent le masque. Avec humour, audace et poésie, ils exhibent l'illusion et autres ficelles de la scène pour observer au plus vrai quand et comment naît le théâtre… Et il naît ! Parce que ces magiciens de la vie nous apprennent à faire confiance aux fantômes qui hantent les cintres, au vent de l'imaginaire qui réinvente la vie.

Par La Fabrique Imaginaire.

  • Note d'intention

Ne plus être une « actrice » ou un « acteur ». Devenir une personne sur scène, face aux autres. S'amuser à jouer avec l'indicible, le plus insignifiant des instants, la plus banale des attitudes. Réduire l'écart entre le théâtre et la vie.

Considérer la scène et le public comme un espace unique. Abandonner ses certitudes et avancer pas à pas vers l'imprévisible. Etre là sans rien d'autre que soi-même, basculer dans le vide apparent de l'immensité scénique, prendre existence au travers des plus invisibles et infimes sensations, au plus près de l'émotion. Vivre l'instant présent sans spéculer sur le futur. Découvrir que le silence peut accoucher des mots les plus justes, qu'un simple frémissement peut produire le geste le plus pur.

La personne qui joue est sur un fil tendu entre le réel et le fictif, en équilibre entre la conscience et l'abandon. C'est un funambule qui écrit dans l'espace avec son corps, ses peurs et la poésie de sa présence.

Eve Bonfanti et Yves Hunstad. Août 1999

dimanche 23 septembre 2007

Courrier des spectateurs : Fantasio de Musset au Théâtre Le Ranelagh les mardi 18 et jeudi 20 septembre 2007

Courrier du spectateur de Fantasio aux représentations du mardi 18 et du jeudi 20 septembre 2007 au Théâtre Le Ranelagh :

Merci de bien vouloir envoyer par l’intermédiaire de cette adresse mail vos impressions sur la représentation de Fantasio.

Karine THOMASSIN, Responsable des Relations Publiques du Ranelagh et la troupe de Fantasio souhaiteraient recevoir les réactions des élèves :

« J’ai aimé »

« Je n’ai pas aimé »

Pourquoi ?

Une synthèse des réactions des élèves de classes de 1ères et d’Options théâtre qui ont beaucoup apprécié le spectacle sera prochainement en ligne : ils ont été particulièrement sensibles au charme de ce théâtre « à la française », à l’accueil qui leur a été réservé, à la qualité du spectacle et à la disponibilité surtout du metteur en scène et des comédiens qui les ont invités à débattre avec eux à la fin de chaque représentation.

…………………………………………………………………………………………….

Débat des mardi 18 et jeudi 20 septembre 2007 avec Stéphanie Tesson (metteur en scène) et la troupe de Fantasio

Les questions posées : les réponses en ligne prochainement.

Avez-vous le trac ? Comment vaincre le trac ?

Comment vous êtes-vous préparés à cette représentation de la pièce de Musset ?

Avez-vous senti une évolution dans votre jeu au fil des représentations ?

Comment l’idée de faire interpréter deux personnages différents (le roi et la gouvernante) par le même comédien vous est-elle venue ?

N’est-il pas difficile pour vous d’être la seule femme ? (question posée à Sarah CAPONY: Elsbeth, la jeune première)

Où trouvez-vous cette colère ? (question posée à Frédéric LONGBOIS, le Prince de Mantoue)

Question posée par Stéphanie TESSON, metteur en scène :

Et vous, les jeunes, vous êtes-vous reconnus ?

……………………………………………………………………………………………..

Les références savantes de Fantasio :

Dans les répliques d'Elsbeth et de sa gouvernante :

Qu’est-ce qu’un Amadis ?

"En vérité ? on m'avait dit que c'était un Amadis.

Je ne demandais pas un Amadis, ma chère" (Acte II, scène 1)

Héros du roman de chevalerie espagnol, Amadis de Gaule de Garcia Rodriguez de Montalvo (1508), qui connut un succès européen pendant toute la Renaissance, notamment en France grâce à la traduction de Nicolas Herberay des Essarts, Amadis définit le modèle de la courtoisie amoureuse: il est le type du chevalier accompli. L'influence d'Amadis est encore très nette dans L'Astrée d'Honoré d'Urfé et dans Le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry. Après une période de disgrâce et d'oubli *, on redécouvre "les Amadis" (le roman d'Amadis et ses nombreuses suites dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, au moment où la chevalerie revient à la mode. la Gouvernante a dû lire la version courte publiée dans la Bibliothèque universelle des romans (t. VII, 1778). Elle a pu en voir également une adaptation théâtrale. Dès 1779, un Amadis est donné à l'Opéra de Paris. La vogue nouvelle d'Amadis relève du style troubadour, que Musset parodie dans le second acte de Fantasio.

* Pris pour modèle par Don Quichotte, il est souvent parodié à la suite de Cervantes comme l'incarnation d'un idéal impossible à atteindre : le besoin de merveilleux et de romanesque dont la gouvernante est l'expression dans Fantasio se trouve contaminé par la dérision moderne dont le héros éponyme pourrait être une des figures emblématiques.

Dans les répliques de la gouvernante

Un Triboulet ?

"C'était un vrai Triboulet" (Acte II, scène 1)

Triboulet était le nom du fou de Louis XII et de François Ier, mis en scène par Rabelais dans le Tiers Livre. C'est lui qui donne à Panurge le mot de la bouteille. Mais Triboulet est surtout le bouffon pathétique du Roi s'amuse de Victor Hugo (novembre 1892), dont Verdi fera Rigoletto. Placée dans la bouche de la Gouvernante, cette référence au drame de Hugo devient du même coup ironique.*

Qui est Jepthé ?

"Seigneur, est-il possible que ce mariage se fasse, s'il vous déplaît? Un père sacrifier sa fille! le roi serait un véritable Jephté, s'il le faisait." (Acte II, scène 1)

Juge d'Israël, il avait promis à l'Eternel, en cas de victoire, de lui sacrifier en holocauste la première personne qui sortirait de sa maison à son retour: ce fut sa fille. Il honora sa promesse (Juges, XI, 29-40). Vigny, après Byron, a consacré un poème à La Fille de Jephté qui serait en quelque sorte la version hébraïque d'Iphigénie, la tragédie inspirée d'un épisode de la guerre de Troie.

Qu’est-ce qu’un Almaviva ?

Le Comte Almaviva courtise Rosine enfermée par Bartholo dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais.

Qui est Lindor ?

Le comte Almaviva, aidé de Figaro, cherche à s'introduire dans la maison de Bartholo : il prend le nom de Lindor et se fait passer pour le maître de musique de la jeune fille.

Dans les répliques d’Elsbeth :

Qui est Psyché ?

"Psyché, prends garde à ta goutte d'huile." (Acte II, scène 7)

Psyché (l'Ame)curieuse de voir son amant Eros, l'Amour, qui le lui avait pourtant interdit, laissa tomber une goutte d'huile de sa lampe sur le bel endormi. Celui-ci s'éveilla et s'enfuit aussitôt. Le mythe d'Eros et Psyché est raconté par Apulée dans L'Ane d'or et par La Fontaine dans Amours de Psyché et de Cupidon.

Dans les répliques de Fantasio :

Quelle est l’histoire d’Eschyle et de la tortue ?

"le hasard a laissé tomber une couronne sur la tête, comme l'aigle d'Eschyle sa tortue" (Acte II, scène 7)

Selon la légende, le poète tragique grac Eschyle aurait été tué par une carapace de tortue lâchée par un aigle au-dessus de son crâne chauve.