Les sorties théâtre de l'ENC

lundi 26 mai 2008



Il reste des places pour...


BOLILOC, de PHILIPPE GENTY

au THEATRE DU ROND-POINT à 20h30


VENDREDI 30 MAI – MARDI 3 JUIN - JEUDI 5 JUIN – MARDI 10 JUIN


Avec la nécessité de ce qui surgit et disparaît aussitôt dans nos rêves.

Comment un ventriloque devient soudain la proie de ses propres personnages. Cela se met à parler en lui, tandis que nous basculons à sa suite dans une fantasmagorie hallucinatoire qui n'est autre que son monde intérieur. On ne tarde pas à constater que le bonhomme n'est pas seul dans sa tête. Même que ça pullule en diable et que ça se dispute âprement car tous ces "moi" du malheureux ventriloque ont de sérieuses difficultés à s'entendre. Scènes de ménage à l'intérieur d'un cerveau, voilà comment pourrait être soustitré ce spectacle désopilant et parfois inquiétant de Philippe Genty. Deux comédiens et une comédienne danseuse affrontent les transformations intempestives d'une matière onirique. On dirait une énigme qui se poserait des questions à elle-même. Un puzzle en perpétuelle métamorphose. Les fleurs y deviennent des océans et l'on croirait presque toucher du doigt un poème de Rimbaud.


Prix de la place : 8,50 euros (adultes et scolaires)


(à régler par chèque au nom de l'Association Culturelle de l'ENC et à déposer sous enveloppe dans la boîte aux lettres de l'Association Culturelle, en précisant la date choisie)


DOSSIER DE PRESSE :

à consulter sur le panneau d'affichage et le blog de l'Association Culturelle : www.sortiestheatreENC.blogspot.com



Théâtre d’objet

Un spectacle au service du rêve, des manipulations d’images, d’illusions optiques et de la magie !
Etudiant aux Beaux-Arts, Philippe Genty pensait devenir graphiste, plasticien et même illustrateur de bande dessinée. Il est devenu un marionnettiste salué dans le monde entier avec notamment Dédale, Ligne de fuite, Zigmund Follies qui se produisent à New York, Séoul, Tokyo….

Depuis plus de 30 ans, le metteur en scène du rêve, des manipulations d’images, d’illusions optiques et de magie est toujours difficile à décrire, entre maestria technique et humour. Le travail de Philippe Genty se situe dans aucune catégorie habituelle : danse, théâtre, marionnettes, cirque…

Avec sa nouvelle création, Boliloc , il va nous transporter dans une aventure qui commence ainsi : « vous êtes guidés dans un lieu que vous connaissez bien, mais où, c’est pourtant différent de d’habitude ! »


Par Philippe Genty et Mary Underwood

Ce soir-là quelque chose n'était pas tout à fait pareil... Sybill parcourt une nébuleuse, traverse d'autres temps, d'autres espaces, s'affronte à ses personnages sans pouvoir déterminer si ce sont des avatars de sa propre personnalité ou si leur existence est totalement indépendante de la sienne. L'un d'entre-eux reste mystérieux, obscur, impossible à identifier, attirant tout en étant inquiétant, c'est peut-être lui qui détient la clé de ce parcours qui semble remonter du fonds des âges...
Mais au fait de quels âges, les siens ou ceux de l'humanité ?
Philippe Genty est un marionnettiste salué dans le monde entier pour ses
spectacles faisant cohabiter danse, musique, théâtre. Boliloc est sa dernière création.



Philippe Genty a déjà trois fois transformé le Théâtre des Célestins en terrain de rêves
et de visions. Boliloc parvient encore à nous surprendre et à nous arracher à notre quotidien.
Dans cette nouvelle histoire, quelque chose est en train de se dérégler dans le monde
d’une héroïne imaginaire. La voilà projetée dans une nébuleuse sans qu’elle n’arrive à déterminer si les démons qu’elle croise sont les siens. L’un d’entre eux, le plus mystérieux, l’attire et la fait douter plus que tous les autres. C’est peut-être lui qui détient la clef…
Philippe Genty poursuit sa démarche d’exploration d’un langage visuel pour lequel la "scène" est le lieu de l’inconscient.
Il cherche une résonance avec nos paysages intérieurs et fait émerger nos émotions les plus secrètes.
Comme les mondes qu’il traverse, ses spectacles sont d’infinis rêves mouvants. Ils ont toujours l’air d’être comme d’habitude, c’est-à-dire familiers et incontrôlables. Pourtant, ils nous entraînent chaque fois vers des territoires nouveaux et des sensations inconnues.

jeudi 10 avril 2008

VESTIS, CHOREGRAPHIE : JEUDI 17 AVRIL à 20H30

Il reste quelques places pour...

(adultes et scolaires)

VESTIS, CHOREGRAPHIE de Raphaëlle Delaunay


JEUDI 17 AVRIL au THEATRE DE CHAILLOT à 20h30


Raphaëlle Delaunay s’intéresse au corps à travers ce qu’il noue comme dialogue social dans une culture qui préfère les accessoires à la représentation de l’intime. Vestis est une pièce sur la fragilité et sur la vulnérabilité provoquées par ces aller-retour permanents entre soi et la manière dont on s’expose.


Prix de la place

scolaire : 10 euros ; adulte : 16 euros


(à régler par chèque au nom de l'Association Culturelle de l'ENC et à déposer sous enveloppe dans la boîte aux lettres de l'Association Culturelle, en précisant le spectacle choisi)

jeudi 27 mars 2008

LA REINE MORTE, Henri de Montherlant AU THEATRE 14


LA REINE MORTE, Henri de Montherlant AU THEATRE 14

Association Culturelle et Option Théâtre : mercredi 2 avril à 20 h 30


Niveau 1ère : jeudi 3 avril (1ères L, ES et S) à 19 heures


Prix de la place scolaire : 11 euros


Il reste quelques places pour les niveaux 3ème, 2de, Terminale et CPGE ...

(réservations à déposer sous enveloppe avec un chèque au nom de l'Association Culturelle de l'ENC et précision du nom et de la classe dans la boîte aux lettres de l'Association Culturelle)


LE THEATRE 14 NE DELIVRE PAS DE BILLETS.



Se présenter aux professeurs responsables 1/4 d'heure avant la représentation à l'entrée du Théâtre.


Une tragédie de la puissance et de la faiblesse, de la grandeur et de la médiocrité, de la vieillesse et de l’enfance, de la cohérence et de l’incohérence, le tout scintillant de l’étonnant humour de Montherlant, flamboyant d’intelligence…

lundi 17 mars 2008

JEAN-LOUIS TRINTIGNANT: JEUDI 20 MARS 2008

Il reste quelques places pour...

(adultes et scolaires)



JEAN-LOUIS TRINTIGNANT: JEUDI 20 MARS 2008


extraits choisis : Journal de Jules Renard, Sursauts, brindilles et pétards et autres textes de Jean-Michel Ribes

au THEATRE DU ROND-POINT à 18 h 30



LES BILLETS SERONT DISTRIBUES MARDI 18 MARS 2008


mardi 5 février 2008

L'Ecole des Femmes de Molière au Théâtre de l'O déon : sortie des 2des 1, 3 et 4

Jeudi 7 février à 20 heures :
Durée du spectacle: 2 h 40 (entracte de 10 minutes)

24 janvier › 29 mars 2OO8 Théâtre de l’Odéon / 6e

L’École des Femmes création

de MOLIÈRE

mise en scène JEAN-PIERRE VINCENT

Location

O1 44 85 4O 4O

Prix des places : 3O€ - 22€ - 12€ - 7.5€ (séries 1, 2, 3, 4)

Horaires

du mardi au samedi à 2Oh, le dimanche à 15h (relâche le lundi)

Représentations en audio-description destinées aux déficients visuels

dimanche 17 février à 15h et mardi 19 février à 2Oh

en collaboration avec l’association Accès Culture

Odéon-Théâtre de l’Europe

Théâtre de l’Odéon

Place de l’Odéon Paris 6e

Métro Odéon - RER Luxembourg

Service de Presse

Lydie Debièvre, Jeanne Absil

O1 44 85 4O 73

presse@theatre-odeon.fr

dossier également disponible sur www.theatre-odeon.fr

L’École des Femmes / 24 janvier › 29 mars 2OO8 1

photo : Macha Makeïeff

L’École des Femmes / 24 janvier › 29 mars 2OO8 2

L’École des Femmes création

de MOLIÈRE

mise en scène JEAN-PIERRE VINCENT

dramaturgie

scénographie

lumières

costumes

maquillage

Bernard Chartreux

Jean-Paul Chambas

Alain Poisson

Patrice Cauchetier

Suzanne Pisteur

Production : Studio Libre - Odéon-Théâtre de l’Europe

Tournée en France : janvier-février 2009

Arnolphe

Oronte

Chrysalde

Georgette

Le Notaire / Enrique

Alian

Agnès

Horace

Daniel Auteuil

Jean-Jacques Blanc

Bernard Bloch

Michèle Goddet

Pierre Gondard

Charlie Nelson

Lyn Thibault

Stéphane Varupenne

avec

L’École des Femmes / 24 janvier › 29 mars 2OO8 3

Arnolphe

[…]

Ah ! ah ! si jeune encor, vous jouez de ces tours !

Votre simplicité, qui semble sans pareille,

Demande si l'on fait des enfants par l'oreille ;

Et vous savez donner des rendez-vous la nuit,

Et pour suivre un galant vous évader sans bruit !

Tudieu ! comme avec lui votre langue cajole !

Il faut qu'on vous ait mise à quelque bonne école.

Qui diantre tout d'un coup vous en a tant appris ?

Vous ne craignez donc plus de trouver des esprits ?

Et ce galant, la nuit, vous a donc enhardie ?

Ah ! coquine, en venir à cette perfidie ?

Malgré tous mes bienfaits former un tel dessein !

Petit serpent que j'ai réchauffé dans mon sein,

Et qui, dès qu'il se sent, par une humeur ingrate,

Cherche à faire du mal à celui qui le flatte !

Agnès

Pourquoi me criez-vous ?

Arnolphe

J'ai grand tort en effet !

Agnès

Je n'entends point de mal dans tout ce que j'ai fait.

Arnolphe

Suivre un galant n'est pas une action infâme ?

Agnès

C'est un homme qui dit qu'il me veut pour sa femme :

J'ai suivi vos leçons, et vous m'avez prêché

Qu'il se faut marier pour ôter le péché.

Arnolphe

Oui. Mais pour femme, moi, je prétendais vous prendre ;

Et je vous l'avais fait, me semble, assez entendre.

Agnès

Oui. Mais à vous parler franchement entre nous,

Il est plus pour cela selon mon goût que vous.

L'École des femmes, Acte V, scène 4, 1491-1515

Extrait

L’École des Femmes / 24 janvier › 29 mars 2OO8 4

Depuis 1977, tous les dix ans ou peu s'en faut, Jean-Pierre Vincent se fixe un rendez-vous

avec Molière. Après Le Misanthrope, après Les Fourberies de Scapin marquées par

l’interprétation de Daniel Auteuil (199O), dix ans après Tartuffe, le voici qui retrouve

Auteuil pour lui confier le rôle principal d'«une aurore de théâtre et d'humanité» qui est

la première attaque de grande portée lancée par Molière contre certains mécanismes de

pouvoir – d'ailleurs toujours actuels, et aussi actifs que jamais. Arnolphe veut en effet

croire qu'il peut manipuler à volonté la nature féminine en la formant à sa guise. Ou

plutôt en la déformant, puisque l' «éducation» qu'Arnolphe réserve à Agnès, n’étant qu’une

sorte d’élevage, est la négation même de l'éducation. À ses yeux, l'autorité absolue du

tuteur doit tenir toute la place où devrait s'inscrire l'autonomie et la liberté de sa

pupille. Coupée du monde, Agnès ne serait ainsi qu'une marionnette pour ventriloque.

Arnolphe devra admettre que la matière de l'humanité n'est pas qu'une sorte de pâte à

modeler passive. Et le vieux tyran apprendra aussi à ses dépens que si l’on veut chasser le

monde par la porte, il rentrera par la fenêtre. À moins, tout simplement, qu’il ne soit déjà

dans la place...

L’École des Femmes / 24 janvier › 29 mars 2OO8 5

À propos de L’École des femmes, on peut aligner beaucoup d’analyses et de

lectures, savantes, philologiques, historiques, polémiques et politiques. Et nous l’avons

fait, bien sûr. Et puis nous voici en répétitions, et la pièce déroule tout cela devant

nous comme un tapis, avec une simplicité proprement effarante. «Un trésor est caché

dedans» : c’est de l’intérieur du texte (et des actions qu’il suppose) que surgissent tour

à tour et s’enchevêtrent les éléments imprévisibles du sens : tour à tour, débats de fous,

prises de parti, récits, monologues ou soliloques, quiproquos, méprises comiques ou

tragiques…

Mais ce qui est et reste au centre, c’est RIRE. Oui, rire, simplement, appuyés sur

la fable géniale de Molière.

Rire est une arme. Rire, ici, est en soi politique.

Aujourd’hui, le théâtre (je veux dire : le théâtre d’Art, notre théâtre) s’est laissé

voler le rire, qui est parti du côté des « one man/woman shows », et de la télévision. La

pente de l’époque va au tragique, comme si le théâtre se sentait pétrifié dans l’unique

vocation de concurrencer le réel sur son propre terrain. « Le monde est un chaos » est

un slogan qu’on entend beaucoup au théâtre. La redondance guette, et frappe bien des

spectacles. Revenir au rire relève alors de l’opération santé. On ne rit que de ce que l’on

comprend. On peut trembler de ce qu’on ne comprend pas. Le rire est intelligence.

Ce voyage du côté du Rire, nous l’avons déjà fait bien des fois. Nous avons aussi

exploré d’autres chemins. Mais quand une occasion telle que celle-ci se présente, nous

essayons de ne pas la louper.

Au fond, toute ma première culture, celle de l’adolescence, est passée par là, toute

l’histoire du rire en ce XXe siècle. Les «muets» (Keaton, Chaplin, Langdon) et leurs

frères parlants (Laurel & Hardy, W.C. Fields, Marx Brothers), les de Funès et les Devos, et

tous ceux que j’oublie et qui m’ont formé, ils nous auront tous, à un moment ou à un autre,

rendu visite en répétitions. Compagnons, fils et frères du jeune maître Poquelin qui, dans

cette «École», lâche vraiment pour la première fois la bride à son génie comique, son rire

absolu, libérateur.

Jean-Pierre Vincent, décembre 2OO7

jeudi 24 janvier 2008

FALSTAFE - COMPLET

FALSTAFE (d’après Henri IV de Shakespeare)

COMPLET

Merci de ne plus faire de réservations



Mardi 25 à 20 heures au Théâtre de Chaillot : Falstafe (d’après Henri IV de Shakespeare)

Texte Valère Novarina (1975) ; Mise en scène : Claude Buchvald

Une version d’un grand classique du théâtre, rendue dans une écriture redoutablement charnelle avec une économie de la langue, une vivacité du trait, une puissance organique de la phrase : Novarina renoue à sa manière avec l’esprit élisabéthain…

Prix de la place : scolaire : 10 euros ; adulte : 16 euros


mardi 15 janvier 2008

LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD de Marivaux au Théâtre Mouffetard

Mercredi 16 janvier 2001 : Options Théâtre et 1ères L et ES
Jeudi 17 janvier : Association Culturelle et 1ères S

LE JEU DE L´AMOUR ET DU HASARD

De MARIVAUX

Mise en scène Xavier LEMAIRE

avec Isabelle Andréani (Lisette), Gaëlle Billaut-Danno (Silvia),
Bernard Carpentier (Monsieur Orgon), Julien Cigana (Mario),
Xavier Clion (Dorante), Christian Dubouis (Arlequin), Michaël Gaudeul (le laquais)

décor Caroline Mexme / costumes Brigitte Elbar / lumières François Eric Valentin
assistant Michaël Gaudeul

la pièce
Monsieur Orgon a convenu de marier sa fille Silvia à Dorante, fils d’un de ses meilleurs amis. Celui-ci est attendu au château, afin de rencontrer la belle. Silvia, fille libre d’esprit, n’est pas contre ce mariage,mais demande à son père de tester son futur, en prenant le rôle et les habits de sa soubrette, Lisette… Monsieur Orgon accepte la supercherie et s’en amuse avec son fils Mario, d’autant plus qu’une lettre de son ami l’avertit que Dorante veut lui aussi tester Silvia, et a décidé de prendre les habits de son valet Arlequin… le piège est tendu et de jeux de dupes en aveux, l’amour et le hasard vont triompher !

note d’intention
Le Jeu de l’amour et du hasard est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux, représentée pour la première fois par les comédiens-italiens ordinaires du roi le lundi 23 janvier 1730. Ce classique des classiques est d’un modernisme à toute épreuve ! Intrigue à rebondissements où le spectateur est complice, répliques qui font mouche et jeux ambigus des émotions. Dans cette mise en scène, je vois un Dorante et une Silvia issus d’un milieu très riche, ils ont déjà un vécu amoureux, ils représentent une jeunesse dorée qui veut se stabiliser sans pour autant prendre de risques affectifs (les trentenaires se reconnaîtront !). Parallèlement, Arlequin et Lisette vont se griser de ce jeu de dupe, laissant apparaître les riches parvenus qu’ils pourraient être ! Le décor inspirera un univers de riches propriétaires, il sera fluide et permettra trois espaces différents (un lieu de civilité comme un salon de réception, un lieu de confession amoureuse comme la cuisine et un lieu d’intimité comme la chambre de Silvia…). Fragonard et son « verrou » sont nos inspirations de départ. Les costumes seront intemporels, avec une vraie distance entre Maître et Valet, et une notion de mode et de luxe… J’aimerais également une disparité physique entre les acteurs qui permette de faire ressortir le loufoque des situations de travestissement. Je fais le voeu qu’à l’issue de chaque représentation le spectateur s’en aille chargé d’allégresse, de sensualité et d’émotion et que, sous le masque de la comédie, le jeu cruel des apparences sociales se révèle. C’est dans le contraste du léger et de l’intense que naissent les meilleures comédies.
Xavier Lemaire

du 10 janvier au 23 février 2008
du mercredi au vendredi à 20h30
samedi à 17h et 21h dimanche à 15h

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MARIVAUX – Le Jeu de l'amour et du hasard, 1730. Comédie en trois actes de Marivaux mise en scène par Xavier Lemaire au Théâtre Moufetard (2008).

Le théâtre du XVIIIème siècle : un théâtre de situation.

1720 – Arlequin poli par l'amour : 1er succès (influence de la Commedia dell'arte).

1725 – L'île des esclaves : comédie philosophique (la relation maître et valet : le travestissement et l'inversion des rôles).

1729 – La Nouvelle colonie.

1732 – Le Triomphe de l'amour.


DOSSIER PEDAGOGIQUE DU SPECTACLE


RESUME DE LA PIECE

Monsieur Orgon a convenu de marier sa fille Silvia, à Dorante, fils d’un de ses meilleurs amis. Celui-ci est attendu au château, afin de rencontrer la belle.

Silvia, fille libre d’esprit n’est pas contre ce mariage, mais demande à son père de tester son futur, en prenant le rôle et les habits de sa soubrette, Lisette…

Monsieur Orgon accepte la supercherie et s’en amuse avec son fils Mario, d’autant plus, qu’une lettre de son ami l’avertit que Dorante veut lui aussi tester Silvia, et a décidé de prendre les habits de son valet Arlequin…le piège est tendu et de jeux de dupes en aveux, l’amour et le hasard vont triompher !

NOTE DE MISE EN SCENE

XAVIER LEMAIRE, POURQUOI CHOISIR DE METTRE EN SCENE LE JEU DE LAMOUR ET DU HASARD ?

Depuis que je fais des mises en scène, j'ai monté dix-sept pièces d’auteurs contemporains, vivants et un classique L’épreuve de Marivaux justement…

Il est passionnant pour moi de marquer une parenthèse avec un autre classique : ces pièces qui, imprimées par le génie de leur auteur, ont traversé les âges, les modes, les courants, et s’adaptent à chaque époque !

Et de nouveau Marivaux, car c’est un théâtre qui bien que classique est d’un modernisme à toute épreuve, c’est un théâtre fertile aux brios des acteurs, aux jeux ambigus des émotions, qui naviguent entre chair et esprit dans un contexte social prégnant, avec un humour dévastateur.

QUELLES QUALITES VOUS INSPIRENT MARIVAUX ?

Dans ce théâtre, la fantaisie, l'imaginaire, l'énergie des interprètes excellent ! Ce n'est pas par hasard si Marivaux écrivait essentiellement pour les comédiens italiens, comédiens généreux, plein de faconde et d’esprit.

Son texte est un feu d'artifices de sentiments exprimés, ressentis, sous-entendus ! Il va du profane au sacré, du silence à l’exaltation ! Régal de l'acteur que d'aller chercher toutes ces émotions dans les veinules de chaque virgule ! Régal pour le metteur en scène que de régler cette partition si précise, où le contexte amoureux est mis à mal par le contexte social, où les personnages malgré leur identité forte (ce sont des emplois : servante, valet, jeunes premiers, père raisonneur, etc.) sont ambigus dans leurs sentiments, où l’ambiance générale est un tourbillon dans lequel drame et burlesque se côtoient!

ET CE JEU DE LAMOUR ET DU HASARD ?

Le jeu de l’amour et du hasard est une des pièces les plus célèbres de Marivaux. Remarquablement construite, elle offre de multiples angles d’approches scénographiques et dramaturgiques. J’aime cette histoire de travestissement qui permet à chaque personnage de se confronter à une condition et une vie qu’il n’aura jamais et par delà se confronter à lui-même en dehors de toute artifice… Ce texte, si subtil dans son analyse du rapport amoureux, me fait rire et m’émeut.

Fort d’une expérience conséquente dans la mise en scène, j’ai très envie de me confronter à ce chef d’œuvre qui réclame une direction d’acteur très précise, de la rigueur et beaucoup de fantaisie…

QUELLE SERA VOTRE LECTURE DE LA PIECE ?

Pour faire ressortir l’intrigue, je voudrais un Dorante et une Sylvia issus d’un milieu très riche, ils ont déjà un vécu amoureux, ils représentent une jeunesse dorée qui veut se stabiliser sans pour autant prendre de risques affectifs ! Je ne vois pas deux jeunes premiers innocents… (C’est une vision contemporaine du rapport amoureux ! En effet, je remarque que beaucoup de jeunes trentenaires, cherchent l’âme sœur pour fonder une famille après avoir vécu de singulières expériences !) Parallèlement, Arlequin et Lisette vont se griser de ce jeu de dupe, laissant apparaître les riches parvenus qu’ils pourraient être !

ET LA SCENOGRAPHIE SERA-ELLE CONTEMPORAINE ?

C’est une question récurrente lorsque l’on monte un classique : « Est-ce que les costumes seront d’époque ou pas d’époque ? » Je ne conçois pas la mise en scène sous cet angle.

Ce qui m’importe c’est de savoir si l’histoire que l’on raconte restitue l’esprit de l’auteur et touche le spectateur dans son intimité. Je ne veux pas de cartes postales aux images d’Epinal, ni d’un Marivaux « perruqué » et ampoulé !

Pour cette mise en scène, le décor inspirera un univers de riches propriétaires, il sera fluide et permettra trois espaces différents (un lieu de civilité comme un salon de réception, un lieu de confession amoureuse comme la cuisine et un lieu d’intimité comme la chambre de Sylvia…). Fragonard et son « verrou » sont nos inspirations de départ. Les costumes seront plus intemporels que 18ème, avec une vraie distance entre Maître et Valet, et une notion de mode et de luxe… J’aimerais aussi une disparité physique entre les acteurs qui permettent de faire ressortir le loufoque des situations de travestissement (une Sylvia sylphide face à une Lisette gironde…). Car avant tout je trouve la pièce très drôle, et j’aimerais que le spectacle le soit.

EN CONCLUSION ?

C'est dans le contraste du léger et de l'intense que naissent les meilleures comédies.

J'aimerais qu'à l'issue de chaque représentation, le spectateur s’en aille chargé d’allégresse, de sensualité et d'émotion et que sous le masque de la comédie, le jeu cruel des apparences sociales se révèle.


NOTE DE SCENOGRAPHIE

Un dispositif ludique, léger, mobil et dynamique qui à chaque changement accompagne le mouvement des cœurs.

L’enjeu est de restituer par le choix des couleurs et des matières, cette vibration et cet élan propre aux tableaux du 18ième.

Un espace où se composent et se décomposent 3 lieux principaux :

La chambre de Silvia, avec son lit, ses draps, ses robes, lieu intime où se noue l’intrigue et auquel on revient à la toute fin.

La cuisine, lieu central de notre vision de la pièce au second acte, en sous sol, sans issues, qui met en relief les contradictions entre être et paraître de chacun des protagonistes.

Enfin, le « hall », sorte de labyrinthe où toutes les entrées sont possibles..........................................................................................................................................................

COURRIER DU SPECTATEUR :

"J'ai aimé/ Je n'ai pas aimé"

"J'ai aimé le jeu des acteurs. Je n'ai pas aimé la mise en scène un peu trop moderne, ne reflétant pas assez le XVIIIème siècle." (Marie)

"C'est assurément la meilleure pièce que nous ayons vue de l'année! J'ai beaucoup aimé les acteurs et surtout le fait que la mise en scène ait été aussi drôle et bien pensée. La scène dans la cuisine avec les deux domestiques déguisés en maîtres était la plus amusante, l'ajout de la banane et des raisins par le metteur en scène rendait la scène vraiment hilarante. Deplus, on était situé au premier rang sur le côté, là où les acteurs faisaient de nombreux apartés, on a donc pu voir très distinctement les nombrux jeux cmiques des personnages.

La seule chose qui m'a un peu déplue, c'est qu'il y ait parfois quelques longueurs.

Les personnages les plus drôles étaient Lisette, la servante déguisée, Mario, le frère, et arlequin, déguisé en Dorante. "(Valentine)

"Cette pièce m'a beaucoup plu. J'y retournerais volontiers. J'ai trouvé la mise en scène dynamique, les acteurs excellents et très attachants. Seuls points négatifs (quasi négligeables) : j'aurais bien aimé un peu plus d'accessoires pour certaines pièces de la maison : le salon avec les bancs, la chambre. En revanche la cuisine était très réussie." Clémence M.

"Spectacle amusant, divertissant, intéressant. Décor simple et correct" (Benjamin).

"Je n'ai pas aimé le jeu trop excessif d'Arlequin travesti" (Adélaïde).

"J'ai beaucoup aimé cette pièce : je n'avais jamais lu la pièce mais dès les stratagèmes mis en place au début par la famille Orgon, le spectateur devine en partie le déroulement et le dénouement de la pièce : ce qui fait vraiment l'originalité de cette pièce et ce qui m'a plu était la mise en scène : le travestissement des personnages (composé avec quelques accessoires contemporains, comme le boa de Lisette par exemple) était très dérisoire et décalé, de ce fait, cela contraste avec le rang des personnages, issus de la noblesse. De plus, la scène entre Arlequin et Lisette dans la cuisine avec les fruits était très originale et vraiment comique. Le frère est également très attachant par toutes ses mimiques (son visage était très expressif). Enfin les rôles de comte et comtesse joués par les deux valets sont hilarants, car chacun grossit les traits et caractéristiques de ces deux statuts : l'autodérision des deux est très agréable." Clémence S.

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Dossier de Nathalie Gineste : 1ère ES


Le jeu de l’amour et du hasard

Comédie en trois actes et en prose de Marivaux (1730).

Mise en scène par Xavier Lemaire au théâtre Mouffetard (2008).

avec Isabelle Andréani (Lisette), Gaëlle Billaut-Danno (Silvia),
Bernard Carpentier (Monsieur Orgon), Julien Cigana (Mario),
Xavier Clion (Dorante), Christian Dubouis (Arlequin), Michaël Gaudeul (le laquais)

décor
Caroline Mexme / costumes Brigitte Elbar / lumières François Eric Valentin
assistant
Michaël Gaudeul


Le texte théâtral


L’auteur : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux


Dramaturge et romancier français (Paris, 1688 - id., 1763).

Pierre Carlet naît le 4 février 1688, à Paris. Son père, fonctionnaire de la Marine, devient en 1699 contrôleur de la Monnaie à Riom. Les revenus de cette charge permettront aux Carlet d'acheter les terres de Chamblain et de Marivaux. Pierre entre au collège des Oratoriens, où il acquiert une solide culture classique. En 1710, à vingt-deux ans, il monte à Paris pour faire ses études de droit, qu'il interrompt trois ans plus tard, après la publication d'une première comédie, le Père prudent et équitable (1712).


Pierre Carlet se met à fréquenter les journalistes du Mercure et le salon de Mme de Lambert: il rejoint ainsi le clan des Modernes, opposés aux Anciens dans une célèbre querelle, commencée dans les années 1680, et réactivée en 1714. Les œuvres du jeune écrivain le situent résolument du côté des Modernes: roman psychologique et sensible avec les Effets surprenants de la sympathie (1712-1714), roman parodique avec Pharsamon ou les Folies romanesques (rédigé en 1713, publié en 1737) et la Voiture embourbée (1714), essai satirique avec le Bilboquet (1713), détournement burlesque des Anciens dans l'Homère travesti ou l'Iliade en vers burlesques (1717), et le Télémaque travesti (rédigé en 1717, publié en 1736). En 1717, son mariage avec Colombe Bollogne (qui mourra six ans plus tard) assure à celui qui signe désormais du nom de Marivaux un confort matériel suffisant pour lui permettre de se consacrer exclusivement à la littérature.


Ce n'est pourtant que sous la Régence que sa carrière se jouera définitivement. En 1720, la faillite du système de John Law ruine Marivaux, qui, pour reprendre la charge de son père, décédé un an plus tôt, termine ses études de droit, et est reçu avocat au parlement de Paris en 1721. Il ne plaidera guère, car, en 1720, les comédiens-italiens remportent un vif succès avec Arlequin poli par l'amour : le dramaturge peut vivre désormais de sa plume. Durant une vingtaine d'années, il rédige une trentaine de pièces, dont il confie plus des deux tiers à la Comédie-Italienne. Après quelques articles publiés dans le Mercure dès 1717, il lance en 1721 un journal dont il est le seul rédacteur, le Spectateur français. Les livraisons s'échelonneront jusqu'à la création, en 1727, de l'Indigent philosophe, suivi, en 1734, du Cabinet du philosophe. Homme de théâtre, essayiste et journaliste, Marivaux apporte aussi une contribution majeure à l'histoire du roman. De 1731 à 1741, il publie les onze parties de la Vie de Marianne, et en 1734, le Paysan parvenu.

À la mort de Mme de Lambert, en 1733, Marivaux fréquente un autre salon, celui de Mme de Tencin. Sa notoriété et ses appuis lui valent d'être élu à l'Académie française, en 1742, contre un rival nommé Voltaire. Durant les vingt dernières années de sa vie, il publie encore quelques comédies, qui ne sont pas représentées, prononce et publie divers discours à l'Académie, essais qui traitent de questions morales et littéraires avec une certaine distance à l'égard de la nouvelle génération des «philosophes». Lorsqu’il s'éteint, en 1763, à l'âge de soixante-quinze ans, les subtilités du marivaudage ne conviennent plus à un siècle qui se tourne alors vers le sentimentalisme du drame bourgeois, le scepticisme du roman libertin, le retour à la nature et le militantisme politique.


La pièce :

L’intrigue :

Silvia redoute le mariage. À la veille de rencontrer son fiancé, elle obtient de son père la possibilité de tenter une expérience : afin d'observer le jeune homme à loisir, et de le choisir librement, elle changera d'identité avec sa servante Lisette, à qui elle emprunte son costume. Monsieur Orgon, le père, accepte l'aventure. Mais il sait que, de l'autre côté, Dorante a éprouvé lui aussi ce besoin, et qu'il aura lui aussi changé d'identité avec son valet Arlequin. Tout en s'observant, les jeunes gens rivalisent de maladresse pour interpréter correctement leurs fonctions de domestiques, tandis que les valets se complaisent dans leurs rôles (et se plaisent mutuellement) : chacun conserve son langage et ses manières. S'ensuivent évidemment un nombre considérable de situations insensées, de doutes personnels, de problèmes sociaux éventuels, et d'épreuves burlesques où les deux jeunes gens risquent de se perdre, sous le regard complice du père et du frère de Silvia. Il faudra aux deux jeunes gens beaucoup d'amour pour aller au bout du jeu et triompher des hasards dans lesquels ils se sont jetés. Souffrant d'éprouver des sentiments qu'il ne peut exprimer, Dorante avoue finalement son identité à Silvia qui, elle, pousse le jeu jusqu'à son terme : elle décide de mettre à l'épreuve la véracité des sentiments de son prétendant en excitant sa jalousie. Dorante accepte alors d'épouser la prétendue soubrette, dévoilant ainsi son mépris des préjugés de classe. Une fois les masques tombés, chacun retrouve son rôle et sa condition d'origine.

Analyse :

Subtil jeu de masques construit sur un système de duperie, où le comique naît des quiproquos et des malentendus, le Jeu de l'amour et du hasard explore l'univers du faux-semblant, les contradictions du cœur et de la classe sociale, et révèle le rêve tacite d'élévation de la condition domestique. La virtuosité, subtile et gracieuse, de ces situations symétriques a conquis un large public. Le Jeu de l'amour et du hasard marque l'apogée de la carrière littéraire de Marivaux, exclusivement consacrée à l'exploration de l'amour.

Le travestissement :

Le jeu repose sur le déguisement maître et valet ; le masque est donc une des composantes essentielles de la pièce puisque quatre personnages sur six sont déguisés. Les personnages se travestissent au début du premier acte et il faut attendre la fin du troisième acte pour voir tous les masques tomber. Un tel procédé est riche de quiproquos et de rebondissements comiques. Le masque sert à percer la vérité de l’autre. L’amour est ici confronté aux préjugés sociaux et à l’exigence de vérité des sentiments. L’ambiguïté des personnages rend l’intrigue subtile : chacun est une énigme pour l’autre, d’où les multiples doutes et interrogations.

La relation maître et valet :

L’échange des rôles entre maîtres et serviteurs va temporairement bousculer la définition de l’échelle sociale et donner à réfléchir sur les valeurs et la signification qu’on y attache. Ainsi le déguisement n’est pas seulement une « ficelle théâtrale », il laisse à réfléchir sur la société inégalitaire de l’Ancien Régime.

Le marivaudage :


Les héros, prisonniers de leur éducation, de leurs préjugés, peinent à s’avouer et à avouer leur amour. Libres de choisir ceux auxquels ils vont lier leur destin, ils hésitent, tergiversent. Héritier du courant précieux, le marivaudage désigne une manière d’exprimer avec raffinement les sentiments amoureux : le langage galant est l’instrument privilégié du cœur. Le spectateur détient les informations que les personnages n’ont pas et s’amuse à voir ceux-ci se débattre dans leurs contradictions. Le dénouement heureux fait triompher l’amour. Quiproquos et mots d’esprit abondent. En cela, cette pièce témoigne du goût du siècle des Lumières pour l’art de la conversation.


Le comique :

Le comique de caractère :

Il naît de la bêtise des valets et de la parodie de leurs maîtres. Le décalage entre leur habit aristocratique et leurs propos provoque un effet burlesque. Ils ne font que singer les manières et le langage précieux.

Le comique de situation :

La seconde forme de comique naît des quiproquos et des malentendus. Le travestissement des personnages est le principal ressort comique de la pièce.

La scène qui présente le plus bel exemple de malentendu est celle du double aveu de Lisette et d’Arlequin. Les deux valets, sermonnés par leurs maîtres respectifs sont dans l’obligation de révéler à l’autre qui ils sont. Mais ils ne se pressent pas de dire qu’ils sont seulement des valets car ils craignent de perdre l’amour de leur partenaire qu’ils croient noble. Chaque personnage est alors trompeur et trompé et le sel du dialogue tient au retard apporté à la confession de chacun. Aucun des deux ne peut comprendre pourquoi l’autre devient si modeste et nie tous ses mérites. Le malentendu s’aggrave encore lorsque Lisette, se doutant de quelque chose somme Arlequin de lui dire qui il est et n’obtient pas de réponse.

L’étonnement feint de Mario de ne rien savoir lorsque Silvia lui annonce la supercherie ne peut que faire sourire.

Le comique verbal :

Ce comique traditionnel repose sur les jeux du langage, nombreux et variés :

* héritières de la farce, les injures : « maraud », « butor », « vertuchou » ;

* Arlequin profite du déguisement pour se moquer de son maître : «Ah, les sottes gens que nos gens !» ;

* pour ne pas avouer la bassesse de sa situation, Arlequin emploie l’expression « soldat d’antichambre ».

Le comique de geste :

La quatrième forme de comique repose essentiellement sur la mise en scène qui a accentué le ridicule des valets. Leur inadéquation à la condition aristocratique prête à rire. L’exemple le plus marquant est la scène de séduction avec notamment la banane. Lisette se pavane avec des plumes. Arlequin propose même à son maître de le bastonner.


La mise en scène :


Entre tradition et modernité :


Xavier Lemaire a réalisé une mise en scène comique, vivante, agréable à regarder. Le spectacle est empreint de fantaisie et de mouvement. On ne s’ennuie pas une seconde.

La scène ne respecte pas l’unité de lieu puisque se succèdent tour à tour la chambre de Silvia, le salon de réception de M. Orgon et la cuisine.

Les costumes sont relativement classiques à l’exception de ceux des valets : celui d’Arlequin, en particulier, au lieu de lui donner un maintien aristocratique renforce son ridicule, il en est de même pour Lisette.


Les acteurs :


On sent que leur rôle leur plaît et qu’ils mettent tout leur cœur à interpréter leur personnage. Le travail de la diction est intéressant : on comprend bien les répliques de chaque comédien. Ce qui est étonnant c’est que même déguisés, les nobles gardent un certain maintien et une fierté qui les distingue du peuple tandis que les valets gardent leurs manières stupides. C’est en cela que le jeu des acteurs est intéressant. Ils mettent en avant l’aspect psychologique des personnages.


Mimesis :

La direction des acteurs et l'agencement des éléments visuels et sonores du spectacle scénique reposent sur des choix esthétiques adaptés à la pièce.

La mise en scène est plutôt originale. Les qualités de spectacle tiennent surtout au divertissement.


Catharsis :

Le spectacle correspond bien à l’esprit d’une comédie des Lumières. La pièce fut jouée pour la première fois par les comédiens-italiens le 23 janvier 1730. Ils allient la tradition de la commedia dell’arte (improvisation, jeux de scène, personnages types comme le valet Arlequin…) avec la convention et la nouveauté du répertoire de Marivaux. Le spectacle pose le rôle cruel des apparences sociales, dans un jeu de dupes où chacun est trompé, y compris soi-même, la sincérité du sentiment amoureux et la relation maître et valet.

Le spectateur est séduit par la mise en scène.


L’esthétique :

L’esthétique du spectacle est en correspondance avec le texte, même si le metteur en scène n’a pas respecté la règle de bienséance, codifiée par l’Académie française (notamment dans la première scène où l’on voit Silvia légèrement vêtue).


Impressions personnelles :

Le spectacle m’a plu ; il a parfaitement répondu à mes attentes. Je connaissais déjà l’intrigue et la mise en scène m’a fait voir le texte sous un angle nouveau. J’ai trouvé le jeu des domestiques particulièrement comique.

Conclusion :

« Ce classique des classiques est d’un modernisme à toute épreuve. […] C’est dans le contraste du léger et de l’intense que naissent les meilleures comédies.» Xavier Lemaire.